Amos 3, 1-15

L’amour vainqueur de l’infidélité

Père Louis Monloubou

Amos et Osée, Sainteté de justice, sainteté d’amour, p. 144s

 

                Le chapitre 3 d’Osée nous montre à quelles difficultés s’est heurté le prophète avant de contracter mariage ; le chapitre premier décrit son mariage, la progéniture qui en est sortie, les sinistres réalités dont, par leur nom, les enfants sont le présage.

                Pour résumer cette union, imaginons les péripéties de la vie du prophète Osée. Osée aime une femme ; c’est Gomer, elle est fille de Diblaîm. Comme les filles de son temps, c’est une fidèle des cultes de Baal et d’Astarté. Il l’épouse ; il en a trois enfants qu’il décore, sur l’ordre de Dieu, de noms symboliques.

                Un jour, Gomer quitte son mari dont le cœur ressent douloureusement cet affront et cette peine. Or, réfléchissant sur son malheur, voilà qu’Osée lui trouve une signification prophétique ; ce qu’il souffre, au plus profond de lui-même, c’est quelque chose de l’affliction de Dieu en face des infidélités de son peuple. Prophétiques, ses malheurs apparaissent, à ses yeux, voulus par Dieu : Osée se prend à penser que Dieu a tout ordonné, au sens le plus plein du mot.

                Pourtant, malgré le dépit attristé et douloureux que provoque la fugue de sa femme, Osée se surprend à aimer encore, à désirer revoir et retrouver celle qu’il avait choisie. Le voilà maintenant tout prêt à pardonner, tout disposé à reprendre chez lui l’infidèle repentie. Il la reçoit, découvrant une fois de plus, une valeur prophétique à un comportement que tout le monde, autour de lui, trouve étrange et que personne ne comprend.

                Par, par ce geste de suprême affection et de miséricorde, Osée ne fait rien d’autre que de mimer l’amour miséricordieux de Dieu pour son peuple infidèle et timidement repentant.