Matthieu 4, 18-22

La suite du Christ

Ysabel de Andia

La voie et le voyageur, p. 220s

 

                Dans le judaïsme du premier siècle, le verbe suivre désignait couramment le respect, l’obéissance et les nombreux services que les disciples des rabbis devaient à leurs maîtres. Mais dans l’Evangile, ce n’est pas l’élève qui choisit son Maître, mais le Maître qui choisit son disciple : Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et institués.

                Le choix de Jésus est l’expression du choix du Père, et ce choix ou cette décision est éternel : Béni soit Dieu, le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il nous a choisis en lui, avant la fondation du monde, dit saint Paul dans sa lettre aux Ephésiens (1,1-4).

                L’élection des disciples de Jésus par Dieu le Père est une élection dans le Fils, en Christ, avant la fondation du monde. L’appel est dans le temps, mais l’élection est éternelle.

                Deux appels correspondant à deux moments de la vie du Christ : au début de sa vie publique, le Christ appelle à le suivre personnellement : Venez, à ma suite, et, à la fin, dans la montée à Jérusalem, après les trois annonces de sa Passion et de sa Résurrection, il propose, de le suivre jusqu’à la croix, jusqu’au Calvaire : Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.

                L’appel du Verbe est le commandement de prendre sa croix et de le suivre, comme Isaac prit le bois du sacrifice et le chargea sur ses épaules ; et Abraham donna son fils avec empressement. Devenir disciple commence avec l’obéissance de la foi. C’est pourquoi la suite du Verbe commence avec Abraham par la foi au commandement de Dieu de lui sacrifier son fils, son unique, Isaac, devenant ainsi le père d’une multitude de croyants.

                A l’appel de Jésus : Venez à ma suite, le vrai disciple répond par une obéissance immédiate : André et Pierre laissent aussitôt leur barque et leur père, et le suivirent.