Matthieu 25, 31-40

Au service de tout homme

Vatican II

Gaudium et Spes, n° 27-28, p. 242s

 

          Respecter l’homme ? Que chacun considère son prochain, sans exception, comme un autre lui-même. Qu’il tienne compte, avant tout, de son existence, de ses moyens qui lui sont nécessaires pour vivre dignement. Qu’il se garde d’imiter ce riche qui ne prit aucun souci du pauvre Lazare.

           De nos jours surtout, nous avons l’impérieux devoir de nous faire le prochain de n’importe quel homme, et, s’il se présente à nous, de le servir activement. Et cela qu’il s’agisse de ce vieillard abandonné de tous, de ce travailleur étranger, méprisé sans raison, de cet exilé, de cet affamé qui interpelle notre conscience en nous rappelant la parole du Seigneur : Chaque fois que vous l’avez fait à l’un des plus petits de mes frères, c’est à Moi que vous l’avez fait.

          Tout ce qui s’oppose à la vie humaine, comme toute espèce d’homicide, le génocide, l’avortement, l’euthanasie, tout ce qui constitue une violation de l’intégrité de la personne humaine, comme la torture physique ou morale, les contraintes psychologiques, tout ce qui est offense à la dignité de l’homme, ou encore les conditions de travail dégradantes, toutes ces pratiques et d’autres analogues, sont, en vérité, des choses infâmes. Tandis qu’elles corrompent la civilisation, elles déshonorent ceux qui s’y livrent plus encore que ceux qui la subissent, et insultent gravement à l’honneur du Créateur.

          Le respect et l’amour doivent s’étendre à ceux qui pensent ou agissent autrement que nous, en matière sociale, politique, ou religieuse : Moi, je vous le dis, aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, priez pour ceux qui vous persécutent.

          D’ailleurs, plus nous nous efforçons de pénétrer de l’intérieur, avec bienveillance, leur manière de voir, plus le dialogue avec eux deviendra facile.