Ezéchiel 12, 1-16

Ô mon Dieu, quand pourrai-je Te voir ?

Sainte Gertrude d’Helfta

Œuvres Spirituelles, Les Exercices, p. 223s

 

          Mon cœur et ma chair ont tressailli en toi, ô Dieu Vivant ; mon âme s’est réjouie en toi, ô mon vrai Salut. Oh ! Qu’il est admirable ton Temple, Seigneur, Roi des armées. Qu’il est glorieux, le lieu de ton habitation, là, là où, toi le Dieu très Haut, tu présides à tous les êtres dans ta majesté. L’énergie de mon âme s’épuise et défaille au désir d’entrer en ta gloire. Ô Dieu, mon Dieu, amour et jubilation de mon cœur, mon refuge et ma force, Dieu ma gloire et ma louange, oh ! quand mon âme te louera-telle dans l’assemblée des Saints ?

          Oh ! quand mes yeux te verront-ils, mon Dieu, Dieu des dieux ? Oh ! Dieu de mon cœur, quand me réjouiras-tu à la vue de ta face melliflue ? Oh ! quand combleras-tu le désir de mon âme, par la manifestation de ta gloire ? Mon Dieu, mon héritage choisi entre tous, ma force et ma gloire. Oh ! quand me revêtiras-tu du manteau de la louange, en la place de l’esprit de tristesse, afin qu’associée aux Anges, tous mes membres t’offrent un sacrifice d’ovation.

          Ô Dieu de ma vie, oh ! quand entrerai-je dans le tabernacle de ta gloire, afin de te chanter l’Alleluia le plus splendide, lorsqu’en présence de tous les saints mon âme et mon cœur confesseront la magnificence de tes miséricordes envers moi ? Ô mon Dieu, mon noble héritage, oh ! quand le filet de cette mort ayant été brisé, ma chère âme pourra-t-elle te voir sans intermédiaire et te louer ? Oh ! quand habiterai-je pour toujours dans ton tabernacle, afin d’y louer sans cesse ton Nom, et de chanter à ta magnificence un hymne nouveau pour l’immensité de ta miséricorde ?

          Nul n’est semblable à toi parmi les dieux, ô mon Seigneur, et rien n’est comparable à la sublimité des richesses de ton admirable gloire. Qui sondera l’abîme de ta sagesse, et qui dénombrera les trésors infinis de ton inépuisable miséricorde ? En vérité, nul n’est grand, nul n’est bon comme toi, ô mon Dieu, roi immortel. Qui décrira la gloire de ta majesté ? Qui pourra se rassasier à la vue de ta clarté ? Comment l’œil pourra-t-il suffire à voir, l’oreille à entendre, dans l’admiration de la gloire de ton visage ?