Ezéchiel 10, 18-22 + 11,14-25

La gloire de Dieu du temps du prophète Ezéchiel

Père Jean Duplacy

L’espérance de la gloire de Dieu, BVC 8, p. 48s

 

          La vocation du grand prophète de début de l’exil, Ezéchiel, est, plus nettement encore que celle d’Isaïe, une manifestation de la gloire du Dieu d’Israël. L’affirmation de la présence de la gloire de Dieu est nette, à travers les précautions de style qui restituent pour une part son mystère, à l’une des théophanies les plus directement anthropomorphiques de l’Ancien Testament. Et cette vision sera plusieurs fois rappelée par le prophète.

          On s’est demandé d’où venait l’imagerie qui accompagne habituellement les manifestations visibles de la gloire de Dieu : la nuée, le feu qui dévore, auxquels s’ajoutent chez Ezéchiel le vent de tempêtes et les éclairs. Tout cela fait évidemment songer à l’orage ! Certains psaumes vont dans ce sens, tel le psaume 29 où l’orage est indubitablement révélateur pour le psalmiste de la gloire de Dieu, le Roi qui trône au ciel au milieu de sa cour. Il en est de même dans le psaume 96 : Dieu règne ! Exulte la terre, que jubilent les îles nombreuses ; Ténèbre et Nuée l’entourent, Justice et Droit sont l’assise de son trône. Un feu devant lui s’avance et dévore à l’entour ses rivaux, ses éclairs illuminent le monde, la terre voit et chavire. Les montagnes fondent comme cire devant le Maître de toute la terre, les cieux proclament sa justice et tous les peuples voient sa gloire !

          Faut-il en conclure que c’est en regardant les orages que les Israélites ont eu la révélation de la gloire de leur Dieu ? Peut-être, pour une part. En tout cas, pour la foi d’Israël, ce n’est pas seulement dans l’orage, mais dans toute la création qu’est présente la gloire de Dieu : Les cieux racontent la gloire de Dieu, l’ouvrage de ses mains le firmament l’annonce, le jour au jour en publie le récit et la nuit à la nuit transmet la connaissance. Toute la terre est pleine de sa gloire, gloire qui est aussi au-dessus des cieux.

          Après sa vision inaugurale, Ezéchiel revît la gloire du Dieu d’Israël. Il voit le Temple : La Maison fut remplie par la nuée et le parvis était plein de la gloire de Dieu. Et cette gloire divine quitte le sanctuaire qui, abandonné par Dieu, partagera bientôt le sort de Jérusalem que vont saccager les troupes chaldéennes.