Ezéchiel 34, 1-6+11-16+23-31

Les mauvais bergers

Père Gaston Brillet

365 méditations sur la Bible, tome 3 : le prophétisme, p. 122s

 

                Ces mauvais bergers, ce sont les chefs. Et ce qui, d’un mot terrible, les caractérise, les stigmatise : ils se soignent, ils ne soignent pas leur troupeau. Et Ezéchiel, selon son habitude, détaille : les bêtes chétives, les malades, les blessées, les égarées, les perdues. Comment ces misérables se conduisent-ils à l’égard de chaque de ces catégories ?

                C’est un acte d’accusation. Le jugement suit : le troupeau leur sera retiré, un nouveau pasteur lui sera donné, Dieu lui-même. Ce sera le salut du troupeau en même temps que le châtiment du berger.

                Son gouvernement sera exactement le contraire du leur. Et, pour qu’on le voie bien, ce sont presque les mêmes termes qui sont employés : Je chercherai celle qui est perdue, je ramènerai celle qui est égarée, je panserai celle qui est blessée, je guérirai celle qui est malade.

                Et voici qu’un nouveau berger leur sera envoyé : Mon serviteur David. Non le David historique, mais un prince davidique, probablement le Messie. Son règne sera le règne tant espéré de la paix. Le caractère premier et essentiel de ce règne est formulé ainsi par Dieu : Moi, le Seigneur, je serai pour eux un Dieu, et mon serviteur David sera prince au milieu d’eux. Ezéchiel ne parle pas de roi, mais de prince. Le seul roi du nouvel Israël, c’est exactement et strictement Dieu.

                Il est entendu depuis longtemps, non sur une affirmation d’autorité, mais sur une triste expérience, qu’il y a de mauvais bergers. Or le jugement gravé sur le front des mauvais bergers nous menace : Ils se soignent, mais ne soignent pas leur troupeau. Le châtiment normal des chefs de ce genre, c’est que leur fonction leur soit enlevée. Dieu dit ici : J’arracherai mes brebis de leur bouche, et elles ne seront plus pour eux une proie.

                Retenons cette grande formule : Je serai pour eux un Dieu. La Bible nous offre souvent cette idée. N’est-ce pas la première de nos tâches dans nos propres vies, dans les vies qui nous sont confiées : que Dieu y soit Dieu ?