Marc 1, 1-8

Christ, Messie, Fils de Dieu

Père Michel Quesnel

Comment lire un évangile ?, p. 18s

 

                Jésus est Christ, va nous montrer saint Marc. Christ, un mot qui vient du grec, veut dire la même chose que Messie, qui, lui, vient de l’hébreu.

                Le Messie, c’est celui qui a reçu l’onction, comme jadis les rois d’Israël et de nombreux pays du Proche-Orient.

                Plusieurs des rois de Jérusalem, pourtant, avaient été décevants, et on attendait un Roi Messie qui serait aussi fidèle à Dieu que l’avait été David, le grand souverain des environs de l’an 1000 avant Jésus-Christ, celui qui avait pratiquement fondé l’Etat d’Israël.

                Elle était complexe cette figure du Messie attendu. Il y avait en lui quelque chose du libérateur politique qui délivrerait la Terre Sainte de l’occupation romaine. Mais ce serait aussi un homme juste et fidèle, qui ne mettrait pas son pouvoir à son propre service ; il ferait respecter l’autorité du Seul à qui elle revient réellement : Dieu.

                Marc va montrer tout au long de son évangile que Jésus est bien le Messie attendu. A cela il va consacrer la première moitié de son livre. Au terme d’une première étape qu’il va nous faire suivre, il nous présentera Pierre, l’un des douze, en train de dire à Jésus : Tu es le Christ.

                Fils de Dieu. Cette expression-là, c’est celle que le lecteur sera amené à attribuer à Jésus après une seconde étape. Cette expression sera prononcée par un centurion romain, debout près de la croix, qui dira, en voyant de quelle façon Jésus a expiré : Vraiment cet homme était Fils de Dieu.

                Fils de Dieu, à l’époque de Jésus, c’est un titre que les Juifs attribuaient au Messie. Mais en même temps, il dit autre chose : il sonne moins juif ; il est aussi compréhensible par des païens comme ce soldat romain à qui Marc le fait prononcer. En outre, il est ouvert à une relation très privilégiée entre Jésus et Dieu. Les chrétiens de l’époque de Marc, comme ceux d’aujourd’hui, pensaient que Jésus est vraiment Dieu comme son Père. Mais Marc ne le dira jamais comme une évidence qui s’impose. C’est quelque chose qui se découvre tout au long d’un chemin fait avec Jésus. Et ce qui rend cet itinéraire encore plus difficile à accomplir, c’est qu’il s’agit du chemin qui conduit à la croix.