Marc 1, 21-28

Les esprits impurs lui obéissent

Pseudo-Macaire

Œuvres spirituelles, Homélie XXVI, SC 275, p. 293s

          Qu’est-ce que le Bien et le Beau, absolument incomparable, ce que recherchent les chrétiens, et dans lesquels ils vivent ? C’est le Seigneur lui-même, lui qui ne peut être comparé à rien, car tout ce qui est beau provient de lui : il est ma part d’héritage et ma coupe (Psaume 15,5).

          L’unique Bien et Beau qu’est Dieu ne recherche ni or, ni argent, ni biens, ni animaux, rien d’autre sur terre que ce qu’il a créé, rien d’autre qu’une vraie foi et d’être aimé du fond du cœur. Alors, l’âme mérite d’obtenir l’aide de l’Esprit-Saint pour être rendue digne de s’unir au Christ dès ici-bas.

          Que personne ne dise : il m’est impossible d’aimer le Bien unique, de penser en lui, de croire en lui, puisque je suis esclave du péché ; en effet, le pouvoir de vivre saintement, de s’arracher du péché et de s’en libérer, le Seigneur se l’est réservé : lui seul à le pouvoir d’enlever les péchés du monde. Mais n’a-t-il pas promis de délivrer de l’esclavage du péché ceux qui l’aiment, ceux qui croient en lui ? Ceux qu’il délivre sont vraiment libres. Réfléchis : croire et aimer le Seigneur, le rechercher, cela dépend de toi et tu en es capable, comme de ne pas t’accorder au péché, ou de collaborer avec lui. Deviens toi-même l’occasion de ta propre vie en cherchant le Seigneur, en pensant à lui, en l’aimant, en l’attendant : alors lui te procurera la force et la délivrance. Voilà ce qu’il attend de toi.

          L’âme tombée sous la servitude et sous l’autorité de la ténèbre des passions du péché est oppressée par la fièvre de la loi du péché ; elle est immobilisée, inhibée à l’égard des œuvres de la vie, car elle est incapable de les accomplir de manière irréprochable, mais rien ne l’empêche de crier vers l’unique médecin, de l’appeler à son secours. Dieu n’attend des hommes que cette occasion ; en effet, le pouvoir de fortifier l’âme, de la guérir de la fièvre du péché, de l’arracher à la tyrannie et à l’influence des passions, un tel pouvoir n’appartient qu’à Dieu, il lui est réservé : c’est lui, et lui seul qui le mettra en œuvre.

          Le Seigneur veut être ainsi cherché, aimé, cru, attiré par l’amour de l’âme pour venir y habiter, régir et gouverner toute sa pensée, et l’amener ainsi vers la volonté de Dieu tout entière.