Luc 2, 22-40

Dans le Temple

Origène

Dans Père Maurice Véricel, L’Evangile commenté par les Pères, p. 41s

 

          Considérez tout ce qui a été préparé d’avance pour que Siméon mérite de tenir le Fils de Dieu. Le Saint Esprit lui avait révélé qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. Ensuite, et ce n’est pas par hasard, et tout simplement, qu’il est entré dans le Temple : Il vint au Temple poussé par l’Esprit. Tous ceux qu’anime l’Esprit de Dieu sont Fils de Dieu. C’est donc l’Esprit-Saint qui l’a conduit au Temple. Toi aussi, si tu veux tenir Jésus et le serrer dans tes mains, fais tous tes efforts pour te laisser guider par l’Esprit et venir au Temple de Dieu.

          Et voici que maintenant tu te tiens dans le Temple de Dieu, c’est-à-dire dans son Eglise : c’est un Temple de pierres vivantes. Tu te tiens dans le Temple du Seigneur, quand ta vie et ta conduite sont vraiment dignes du nom qui désigne l’Eglise. Si tu te tiens au Temple sous la conduite de l’Esprit, tu trouveras l’enfant Jésus, tu l’élèveras dans tes bras et tu diras : Maintenant, ô Maître, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s’en aller en paix. Remarque en même temps que la paix s’ajoute à l’affranchissement et à la délivrance, car Siméon ne dit pas : Je veux m’en aller ; mais il ajoute : M’en aller en paix. Le bienheureux Abraham a reçu, lui aussi, cette promesse : Toi, tu rejoindras tes pères dans la paix, après avoir vécu une heureuse vieillesse. Qui peut mourir en paix, sinon celui qui possède la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence et garde le cœur de qui la possède ? Mais pourquoi parler des patriarches ? Il s’agit d’aller auprès de celui-là même qui est le prince et le Seigneur des patriarches, Jésus, ce qui fait dire à la suite de Paul : il est préférable de mourir et d’être avec le Christ. Il possède Jésus, celui qui ose dire : Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. Afin que, nous aussi, debout dans le Temple, tenant le Fils de Dieu et le serrant dans nos bras, nous méritions d’être libérés et de partir vers un monde meilleur, prions le Dieu Tout-Puissant, prions aussi l’Enfant Jésus lui-même, avec qui nous désirons converser et que nous désirons tenir dans nos bras.