Cantique 2,8-14 + 8,6-7

En suivant Jésus, Marie vit dans l’esprit du Magnificat

Benoît XVI

Homélies du 15 août, p. 429s

 

          Saint Luc nous raconte qu’après l’annonce de l’ange, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée pour rendre visite à Elisabeth. En disant cela, l’évangéliste veut souligner que, pour Marie, suivre sa vocation de manière docile à l’Esprit de Dieu qui a opéré en elle l’incarnation du Verbe, signifie parcourir une nouvelle route et entreprendre rapidement un chemin en-dehors de sa propre maison, en se laissant conduire uniquement par Dieu. Saint Augustin, en commentant la hâte de Marie, affirme : La grâce de l’Esprit-Saint ne comporte pas de lenteurs. La vie de la Vierge est conduite par un Autre, voici la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole, elle est modelée par l’Esprit-Saint, elle est marquée par des événements et des rencontres, comme celle avec Elisabeth, mais surtout par la relation très particulière avec son Fils Jésus.

          C’est un chemin sur lequel Marie, conservant et méditant dans son cœur les événements de son existence, aperçoit en eux, de manière toujours plus profonde, le dessein mystérieux de Dieu le Père pour le salut du monde.

          En suivant ensuite Jésus, de Bethléem à l’exil en Egypte, lors de sa vie cachée et de sa vie publique, jusqu’au pied de la croix, Marie vit son ascension constante vers Dieu, dans l’esprit du Magnificat, en adhérant pleinement, même dans les moments d’obscurité et de souffrance, au projet d’amour de Dieu et en nourrissant dans son cœur l’abandon total entre les mains du Seigneur, si bien qu’elle est un paradigme pour la foi de l’Eglise.

          Toute la vie est une ascension, toute la vie est méditation, obéissance, confiance et espérance, même dans les ténèbres ; et toute la vie est cette sainte hâte qui sait que Dieu est toujours la priorité et que rien d’autre ne doit susciter de hâte dans notre existence.