2 Corinthiens 5, 1-21

« Pleins d’espérance »

Père Benoît Standaert

Paul de Tarse, Volume 1, p. 405s

 

          Nous le savons, en effet… Le point de départ est une connaissance commune, une tradition ferme, transmis et indubitable. Paul et ses destinataires, le nous est inclusif, partagent cette même connaissance et conviction. Par une première métaphore, l’apôtre précise sa pensée, habitée par l’espérance : nous disposons actuellement d’une tente comme demeure terrestre. Tôt ou tard, elle sera détruite, mais nous recevrons une demeure stable, définitive, éternelle, œuvre de Dieu, dans le ciel, pas faite de main d’homme, justement.

          Au verset 5, il reprend le mouvement de sa pensée et lui donne sa fermeté théologique : Dieu est Celui qui nous a formés pour cet avenir, lui qui nous a donné les arrhes de l’Esprit. Comme une parenthèse très personnelle, Paul, dans les versets 2 à 4, explicite alors son vécu qui est gémissant, habité d’un désir ardent, à savoir de ne pas mourir complètement pour entrer dans la demeure de gloire. Il passe de l’image des constructions (tente, et édifice construit par Dieu) à celle du vêtement, de la nudité, et d’être revêtu par le vêtement de gloire.

          Il a cette remarquable pensée qui dit toute son attente : Que ce qui est mortel soit englouti par la vie. Paul aime ce verbe, difficile à traduire, verbe dont il s’est servi dans sa première lettre aux Corinthiens (15,55), passage qui parle également de ce qui adviendra à la résurrection, où l’on sera dépouillé (comme d’un vêtement) du mortel pour revêtir ce qui est immortel. Il cite Isaïe (25,8) : La mort a été engloutie dans la victoire ! Il revient ici sur ce qu’il avait confié comme un mystère dans sa première lettre aux Corinthiens : à la trompette finale, nous, les vivants, seront changés, transformés, alors que les morts ressusciteront. Ici, il reprend l’image du vêtement et souligne son espérance personnelle : ne pas devoir mourir et être trouvé nu, mais pouvoir revêtir par-dessus le vêtement actuel, le vêtement de l’impérissable !

          Il est émouvant de le voir confier, comme entre parenthèses, son aspiration la plus personnelle, puis revenir en finale sur la foi commune et de poursuivre sa pensée avec le beau discernement de ce qui est secondaire et de ce qui importe définitivement : Nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision…