Esdras 1,1-8 + 2,68-3,8

Le retour d’exil

Père Divo Barsotti

Thrènes, Esdras, Néhémie, p. 125s

 

          Le livre d’Esdras s’ouvre sur un ton d’épopée : l’édit de Cyrus réalise la prophétie de Jérémie, il est donc le commencement de la nouvelle création, de la résurrection d’Israël, qui demeure le peuple de Dieu. Cet édit clôt une époque et en ouvre une autre : il clôt l’histoire de la Promesse et il ouvre l’ère messianique de son accomplissement. C’est le Seigneur qui parle dans l’édit du roi, comme il avait parlé à Israël par la bouche de Moïse au commencement de son histoire.

          Dans sa sobriété, le livre d’Esdras n’en dit pas moins que le grand prophète. La parole du roi rappelle Israël à la vie, permet à Israël de reprendre sa route. Le prophète parle d’une nouvelle création, d’un nouvel Exode ; le chroniqueur, en termes plus concrets, commence une nouvelle histoire et narre le retour des exilés dans leur terre brûlée. L’évènement est grand par lui-même, mais il apparaît plus grand et plus merveilleux encore à Israël, par la manière dont Dieu a choisi de l’accomplir : l’Oint de Dieu est le grand roi des Perses ! Avant que lui-même connaisse Dieu, Dieu l’a connu et l’a élu. Cyrus est devenu l’instrument de Dieu. Dieu lui-même lui a ordonné de construire un Temple à Jérusalem.

          N’était-il pas inespéré, qu’après la désolation de l’exil, Il y eût pour Israël non seulement la possibilité de survivre, mais vraiment un triomphe ?

          En reconnaissant le Dieu d’Israël, Cyrus ne reconnaissait-il pas aussi l’élection d’Israël comme premier-né de tous les peuples de la terre ? La longue humiliation passée semblait maintenant exaspérer l’espérance. Le prophète voit déjà les temps à venir : Dieu lui-même interviendra, et plus merveilleusement encore que quand il était intervenu pour délivrer Israël de l’esclavage d’Egypte, dans l’Exode antique.