Esdras 7, 6-28

Le scribe réformateur

Père Gaston Brillet

365 méditations sur la Bible, tome I, p. 158s

 

           Esdras, de race sacerdotale, est un scribe. Les scribes vont jouer désormais, dans l’histoire religieuse du Judaïsme, un rôle important. Une ligne du portrait d’Esdras, Esdras avait appliqué son cœur à scruter la Loi de Dieu et à enseigner en Israël les Lois et les coutumes, nous définit les scribes exactement : ils sont des savants dans la Loi, des hommes qui vivent selon la Loi et qui l’enseignent au peuple.

          Esdras a une mission de Dieu et demande au roi de Perse une mission officielle en vue de l’œuvre qu’il doit entreprendre à Jérusalem.

          Mais, malgré les dangers du long voyage, il refuse la protection militaire qui lui est offerte : il ne veut compter que sur Dieu. Il se prépare et organise tout, avec sagesse et prudence, dans le jeûne et la prière. Voilà l’homme !

          Son œuvre c’est de donner une constitution à la nation. Seulement, la constitution est déjà trouvée : la Loi.

          La méthode qu’il y emploiera est digne de la mission et de la constitution : il consacrera le peuple à la Loi, il établira l’ordre social du peuple sur la Loi, il enracinera la vie de ce peuple dans la Loi. Certes, le travail a été commencé pendant l’exil, et il a été si bien commencé que la Loi sera désormais la souveraine absolue de ce peuple. Autour d’elle est née une légion d’interprètes et de commentateurs, d’où naîtra une immense littérature. Elle sera l’objet d’un amour, d’une étude, d’un zèle sans pareil dans l’histoire.

          Et voici les leçons : Il est difficile de faire une éducation par la Loi, il est impossible de faire une éducation sans la Loi. Tout dépend toujours du législateur, des commentateurs et surtout de l’éducateur. Mais il y a une éducation par la Loi, qui est à la fois plus nécessaire et plus facile que toute autre, c’est l’éducation de l’éducateur.

          Que celui qui doit et veut faire obéir – faire obéir de l’esprit, de la conscience et du cœur, d’une obéissance morale, sociale et religieuse – ait d’abord la sagesse, la foi et la vertu, et aussi la loyauté et la pudeur, d’être le premier, le plus discipliné et obéissant, dans sa vie personnelle et dans sa vie de groupe.