Job 22, 1-30

Sainte Anne

Père M. Viller

Dictionnaire de Spiritualité, Tome I, colonnes 672-673

 

           Le nom de la mère de la Très Sainte Vierge se trouve pour la première fois dans le Protévangile de Jacques, un des apocryphes les plus célèbres et qui a eu, en Orient surtout, une très grande faveur ; il date du deuxième siècle. L’histoire du culte de sainte Anne appartient à la liturgie : il est en connexion étroite avec le culte de la Très Sainte Vierge.

          Mentionnons seulement que l’empereur Justinien bâtit, à Constantinople, une église sainte Anne, vers 550, et qu’une fresque de Santa-Maria-Antiqua, qui date probablement du pontificat de Jean VII (705-707), représente la sainte.

          Sa fête que l’on rencontre à Naples dès le X° siècle est célébrée dans de nombreuses églises dès le XII° siècle. Lorsqu’Urbain VI la concède à l’Angleterre par la bulle Splendor aeternae gloriae (21 juin 1378), on la trouvait établie en de très nombreux diocèses. Ce n’est cependant qu’en 1584 que Grégoire XIII l’étendra à toute l’Eglise.

          Au XIV° et XV° siècle, la dévotion à sainte Anne s’est répandue partout. Une polémique s’engage autour de son triple mariage que nie Lefèvre d’Etaples et que défend la Sorbonne. De multiples confréries se sont érigées en son honneur depuis le XIII° siècle. Les cloches de sainte Anne sont célèbres en Allemagne et en France. Des pèlerinages se créent en son honneur ; les plus connus sont : Düren en Allemagne depuis 1501, Sainte-Anne d’Auray en Bretagne depuis 1623, Sainte-Anne de Beaupré au Canada depuis 1670.

          Au XVII° siècle, la dévotion à saint Anne reste très en honneur. Il faut croire qu’elle n’était point exempte de quelques excès : entre 1660 et 1678, toute une série de livrets sur la dévotion à sainte Anne ont été mis à l’index, la plupart étaient italiens. En 1673, en particulier, étaient condamnés tous les livres, toutes les feuilles et toutes les prières où sainte Anne était appelée la grand-mère du Christ, la plus proche parente de la Divine Majesté après la Vierge Marie, où le Christ était nommé le petit fils de sainte Anne.