Zacharie 12,9 – 13,9

La dispersion

Père Alberto Mello

Evangile selon saint Matthieu, p. 457s

         

          Je frapperai le berger et les brebis seront dispersées. Peu avant sa Passion, Jésus cirera cette parole de Zacharie ; après avoir chanté les psaumes, Jésus suivi de ses disciples sortirent vers le Mont des Oliviers. Le long du chemin, Jésus rappelle aux siens que doit s’accomplir la prophétie de Zacharie. Quand le berger a été frappé, les brebis se dispersent : c’est ce qui va s’accomplir en cette nuit pour les brebis, les Onze : cela fait inclusion avec le verset 56, à la fin de la section : Alors tous les disciples, l’ayant abandonné s’enfuirent. Tous : après avoir annoncé la trahison de Judas, Jésus avertit maintenant tous les autres qu’ils devront aussi trébucher sur lui, qu’ils se trouveront en face d’un scandale insurmontable pour eux, et, plus encore, que lui-même, le berger, sera frappé, deviendra pour eux une pierre d’achoppement, de confusion et de dispersion.

 

          Personne n’y échappera : celui qui justement devait apparaître comme le plus solide des disciples, Pierre, malgré toutes ses promesses de fidélité, connaîtra le plus humiliant des reniements et n’aura même pas le courage de confesser sa foi devant une servante.

 

          Jésus prédit à tous leur défection, par des termes en partie tirés des Ecritures, mais aussi par des paroles authentiquement prophétiques. Car, elle est prophétique, la promesse de revenir les précéder, c’est-à-dire marcher à leur tête, comme le fait un berger pour son troupeau, après sa résurrection.

 

          Dans ces versets, Matthieu suit saint Marc presque mot à mot. Le seul ajout significatif est, peut-être, que Matthieu affecte toujours d’un complément le verbe se scandaliser, il ajoute de toi. La raison du trébuchement est très précise : Bienheureux qui ne trébuche pas de moi, que l’on peut lire au verset 11,6 de l’évangile de Matthieu.