2 Timothée 2, 1-21
Souffrir avec Jésus
Cardinal Carlo-Maria Martini
En chemin avec Timothée, p. 97s
Après avoir encouragé son disciple, l’apôtre s’inspire de la considération théologique de Jésus ressuscité : Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts, issu de la race de David. Par quatre affirmations au conditionnel, il développe sa pensée, soulignant le thème dominant de la réciprocité et de la communion avec le Christ. La considération théologique relève du kérygme, de l’histoire du salut : la promesse de Dieu présente l’Ancien Testament, et la mort-résurrection de Jésus.
La première et la deuxième affirmations insistent, à quatre reprises au moins, sur le avec lui : Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons ; si nous tenons ferme, avec lui nous règnerons. Nous sommes pris, impliqués dans le mystère. Paul revient, en substance, à son exhortation à persévérer, à consentir au don total, celui du baptême, celui du ministère ou celui de la persécution ; nous vivrons, si avec Jésus nous mourons. Se trouver avec lui dans les épreuves, c’est déjà vivre avec lui dans la gloire.
C’est du cœur de Paul que jaillit cette hymne extraordinaire, car au cours des innombrables bourrasques endurées, il a fait l’expérience que Jésus était avec lui : Cinq fois j’ai reçu des Juifs les trente-neuf coups de fouet ; trois fois j’ai été battu de verges ; une fois lapidé, mais toujours le Seigneur était avec moi. C’est à partir de là, de cette expérience d’une vie avec, qu’il peut dire à Timothée : Avec moi, prends ta part de souffrance.
Le verbe grec, choisi par Paul, signifie souffrir avec, compatir avec ; il cherche à associer, à souder la relation entre Jésus-Paul à la relation entre Paul-Timothée : comme je souffre avec Jésus, toi, de ton côté, souffre avec moi. C’est ainsi que, de façon objective et substantielle, le ministère se transmet : la communion avec le Seigneur se prolonge dans la communion ministérielle. Manière de solidarité dans la souffrance : la solidarité avec Jésus prend une dimension ecclésiale.