sur Ephésiens 4, 1-16
Saint Matthieu

Pape Benoît XV
La sainteté ne passe pas, p. 207s

Saint Matthieu est toujours présent dans les listes de Douze choisis pat Jésus. Son nom juif signifie Don de Dieu. Le premier évangile canonique, qui porte son nom, nous le présente dans la liste des Douze avec une qualification bien précise Le publicain. De cette façon, il est identifié avec l’homme assis à son bureau de publicain que Jésus appelle à sa suite : Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain. Il lui dit : Suis-moi. L’homme se leva et le suivit. Marc et Luc racontent eux aussi l’appel de l’homme assis à son bureau de publicain, mais ils l’appellent Lévi. Pour imaginer cette appel décrit par Matthieu, il suffit de se rappeler la magnifique tableau du Caravage conservé à Rome, dans l’église Saint-Louis-des-Français. Dans les évangiles, un détail biographique supplémentaire apparait : dans le passage qui précède immédiatement le récit de l’appel, nous est rapporté un miracle accompli par Jésus à Capharnaüm et l’on mentionne la proximité de la mer de Galilée, le Lac de Tibériade. On peut déduire de cela que Matthieu exerçait la fonction de percepteur à Capharnaüm, ville située précisément au bord du lac où Jésus était un hôte permanent dans la maison de Pierre.
Jésus accueille donc dans le groupe de ses proches un homme qui, selon les conceptions en vigueur à l’époque en Israël, était considéré comme un pécheur public. En effet, Matthieu manipulait, non seulement de l’argent considéré impur en raison de sa provenance de personnes étrangères au peuple de Dieu, mais il collaborait également avec une autorité étrangère odieusement avide, dont les impôts pouvaient également être déterminés de manière arbitraire. C’est pour ces motifs que, plus d’une fois, les Evangiles parlent à la fois de publicains et de prostituées. En outre, ils voient chez les publicains un exemple de mesquinerie, Ils aiment seulement ceux qui les aiment, et ils mentionnent l’un d’eux, Zachée, comme le chef des collecteurs d’impôts et quelqu’un de riche, alors que l’opinion populaire les associait aux voleurs, injustes, adultères. Sur la base de ces éléments, un fait saute aux yeux : Jésus n’exclut personne de son amitié. Au contraire, lorsqu’il se trouve à table dans la maison de Matthieu-Lévi, en réponse à ceux qui trouvaient scandaleux le fait qu’il fréquentât des compagnies peu recommandables, il prononce cette déclaration : Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs.