Sur Deutéronome 15, 1-18
Le souci du pauvre
Saint Cyprien
Bienfaisance et aumône, Partage avec le pauvre, p. 32s

Lors de l’année sabbatique, s’il se trouve chez toi un pauvre, n’endurcis pas ton cœur, ouvre-lui ta main, prête-lui ce qui lui manque.
Dans l’évangile, le Seigneur, maître de notre vie et du salut éternel, apporte la vie au peuple des croyants et prend en charge ceux qu’il fait vivre pour l’éternité. Dans ses mandements divins et ses préceptes célestes, il recommande sans cesse et avec insistance de faire l’aumône, de ne pas s’alourdir de richesses terrestres, mais de miser sur les trésors du ciel. Vendez vos biens et donnez-les aux pauvres. Lorsque Jésus veut exposer quelle est la perfection de la Loi et sa plénitude, il affirme : Si tu veux être parfait, va, vends tous tes biens, donnes-en le prix aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel, puis viens et suis-moi.
Le Seigneur affirme qu’ils sont fils d’Abraham ceux qu’il voit secourir et nourrir les pauvres. Quand Zachée lui avait confessé : Voici, je donne la moitié de mes biens aux pauvres, et si j’ai fait du tort à quelqu’un je lui rends le quadruple, Jésus lui rétorque : Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, parce que lui aussi est un fils d’Abraham. Abraham a eu la foi, ce lui fut crédité à justice ; celui qui fait l’aumône selon le précepte divin, à son tour, manifeste sa crainte de Dieu. Celui qui a la crainte de Dieu découvre Dieu sous les haillons des pauvres. Et il agit en conséquence, parce qu’il a la foi, parce qu’il sait que les prédictions divines sont vraies et que l’Ecriture Sainte ne peut pas nous mentir : les arbres qui ne portent pas de fruits, c’est-à-dire les hommes stériles, seront arrachés et jetés au feu, ceux qui exercent la miséricorde sont appelés au Royaume.
Par la bouche de Salomon, l’Esprit-Saint nous dit : Pour qui donne au pauvre, il n’est point d’indigence, mais celui qui en détourne le regard connaîtra la pénurie. Il veut affirmer que ceux qui sont miséricordieux et bienfaisants ne peuvent tomber dans la nécessité ; les lésineux et les stériles le risquent davantage. Alors que l’aumône provoque l’action de grâce à Dieu, que nos œuvres de bienfaisance à l’endroit des pauvres s’élèvent, comme une invocation vers Dieu, le nom du bienfaiteur est comblé par la rétribution de Dieu.