Sur Matthieu 28, 1-10
Il est ressuscité

Cardinal Christoph Schönborn
Commentaire du Catéchisme de l’Eglise catholique, p. 57s

Notre foi est sans fondement si le Christ mort n’est pas ressuscité. Si le Christ est resté dans la mort, alors sa croix a été une mort horrible et absurde, qui ne nous a sauvés de rien. Notre amour irait à un mort, à un cadavre, notre foi serait le souvenir d’un homme du passé, non de Celui qui a dit : Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde. Nous ne pourrions mettre notre espoir que dans le temps présent, et nous serions bien obligés de dire : Mangeons et buvons, car demain nous mourrons.
Mais non, le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis. Le mystère pascal dans son tout, la mort et la résurrection de Jésus, est la vérité culminante au cœur de notre foi. De même que la mort de Jésus s’est réellement produite, Sa Résurrection est aussi un fait réel. Certes le Ressuscité n’est apparu qu’aux témoins qu’Il avait choisis, alors que toute la foule a pu voir Jésus mort sur la Croix. Pourtant Sa Résurrection est un événement qui a laissé des traces que l’on peut constater historiquement.
La première trace est le tombeau vide. Les apôtres n’auraient jamais pu annoncer la résurrection du Christ dans Jérusalem, si on n’avait pas pu constater publiquement que le tombeau était vide. Certes le fait que le tombeau fût vide ne prouve pas encore la résurrection de Jésus, on aurait pu transporter son corps.
Ce n’est qu’à partir du moment où Jésus apparaît devant ses disciples qu’ils comprennent pourquoi Son corps n’est plus dans le tombeau. Il n’est pas ici, Il est ressuscité. Les témoins de Ses apparitions attestent tous, malgré les différences dans leurs récits, que Jésus leur est apparu avec un corps réel, qu’ils ont pu le voir et le toucher, qu’en voyant Ses blessures ils ont pu croire que c’était Lui. Mais en même temps, ils témoignent que le corps du Christ ressuscité n’est pas le corps terrestre réanimé.
Christ est vraiment ressuscité ! Cette certitude de foi est le fondement de notre espérance. Elle atteste que Jésus est vraiment le Fils de Dieu, que Ses paroles sont fiables et vraies, qu’Il a le pouvoir de remettre nos péchés et qu’Il est mort pour nous, oui, pour moi. Comme Il est ressuscité, Il demeure présent dans Sa parole, dans la communion de l’Eglise, dans les pauvres et les souffrants, dans Ses sacrements, et, au plus haut point, Il est présent sous les espèces eucharistiques. Le Christ est parmi nous l’espérance de la gloire.