Isaïe 42,1-8 + 49,1-9

La descente de l’Esprit lors du baptême du Seigneur

Père Divo Barsotti

Vie mystique et mystère liturgique, p. 121s

       Lors du baptême de Jésus, la descente de l’Esprit-Saint sur le Christ est la promesse, plus encore qu’une libre promesse, le gage certain de l’effusion de ce même Esprit sur tous ceux qui, déjà virtuellement présents en lui dans son baptême, accepteront au cours des siècles sa Rédemption.

       Le baptême du Christ a son ultime achèvement dans le mystère de la Pentecôte.

       On peut dire plus : non seulement le Verbe assume la nature humaine en donnant à cette nature, qu’il assume en lui-même, la possession de l’Esprit-Saint, mais encore il l’assume par l’œuvre de l’Esprit-Saint. L’Incarnation est un acte d’amour. Le Père nous donne le Fils dans la spiration de l’Amour : Dieu a tant aimé le monde qu’Il lui a donné son Fils unique. Le Fils, d’autre part, ne nous assume qu’en nous donnant son Esprit, et c’est dans la possession de son Esprit que toute l’humanité devient un seul Christ, et chaque homme avec lui. C’est pourquoi la génération secrète du Verbe par le Père devient maintenant manifeste, visible ; et la voix du Père qui, dans un silence profond, indéfini, déclare : Tu es mon Fils : Aujourd’hui je t’ai engendré, se fait maintenant entendre du ciel sur le monde : Tu es mon Fils bien-aimé, tu as tout mon amour.

       La voix s’adresse à Jésus, le Père parle au Christ, non plus seulement au Verbe qui procède éternellement de lui, mais au Verbe fait chair, au Verbe qui dans son baptême assume l’humanité pécheresse. Dans l’instant où, par l’œuvre du Saint-Esprit, le Christ s’unit à l’Eglise et assume l’humanité, toute l’humanité est déjà purifiée, sanctifiée, déifiée dans le Verbe, toute l’humanité est devenue le Fils Unique de Dieu en qui le Père met tout son amour.

       Le Christ voit s’ouvrir et même se déchirer les cieux : ciel et terre ne sont plus qu’un unique royaume, parce que le Christ réunit en lui le ciel et la terre, et les contient. Incluse dans le Christ toute l’humanité est déjà sauvée : toute l’humanité et tout l’univers sont glorifiés en lui.

       En s’immergeant en lui, en se perdant en lui avec tout le poids de sa foi, de sa volonté, de son amour, chaque homme s’entendra adresser à lui-même la parole du Père : Tu es mon Fils, mon Bien-aimé, parce que le Père a déjà adressé cette parole à toute l’humanité que le Verbe a assumée en lui-même.