Ezéchiel 37, 15-28
Souffrir, unis à Jésus
Cardinal François-Xavier Nguyen Van Thuan
Cent prières à la Vierge Marie, à quelques saints et autres prières, p. 94s
Jésus très aimé, me voici ce soir
au fond de ma cellule surchauffée,
sans lumière, sans fenêtre.
Avec une très forte nostalgie, je revois ma vie de pasteur.
En ce temps-là, je célébrais la messe
avec une patène et un calice doré.
A présent, ton sang est versé
dans le creux de ma main.
En ce temps-là,
j’allais te rendre visite au tabernacle.
Maintenant, je te porte jour et nuit dans ma poche.
Je suis heureux ici, dans cette cellule,
où, sur la natte de paille pourrie,
poussent des champignons blancs.
Je suis heureux parce que tu es avec moi,
mais aussi parce que tu veux que je vive avec toi.
Dans la vie, j’ai beaucoup parlé.
Maintenant, reclus dans cette étroite cellule sans fenêtre,
c’est à toi, Jésus, de me parler.
Je t’écoute…
Tu me parles de tes projets.
Alors, dans l’obscurité, je chante ta miséricorde.
Maintenant, Seigneur, je suis content de tout accepter de ta main,
la tristesse, la souffrance, l’angoisse.
Si tu me proposais de choisir mon sort,
je ne changerai pas, parce que tu es avec moi.
Je n’ai plus peur, j’ai compris.
Tu me demandes de te suivre dans ta Passion
pour me faire vivre de ta Résurrection. Amen