Matthieu 10, 26-33

« Ne craignez rien »

Saint Nicolas Vélimirovitch

Homélies sur les évangiles des dimanches et Jours de fête, p. 347s

 

           Après avoir donné à ses disciples la force nécessaire, puis expliqué que cette force suffisait pour répondre à tous les besoins et à tous les tourments de la vie, Jésus leur décrit les souffrances et les épreuves qui les attendaient : Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Puis il les encourage de nouveau : Ne craignez rien. La force divine aide même les passereaux ; elle vous aidera plus encore.

          Le Seigneur poursuit par des paroles énergiques qui expriment clairement ce qui attend ceux qui utilisent la force donnée par Dieu pour faire le bien, et ce qui attend ceux qui n’en font aucun usage ou essaient de l’utiliser pour faire le mal : Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est dans les cieux ; mais celui qui m’aura renié devant les hommes, à mon tour je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux.

          La première déclaration est une récompense au soldat bon et fidèle qui a tenu et enduré ; la seconde est un châtiment infligé au mauvais soldat infidèle qui s’est laissé fléchir, s’est mis à douter et s’est rendu à l’ennemi. Car peut-il y avoir de récompense plus grande pour un homme que d’être reconnu comme Sien par le Seigneur Christ dans le Royaume des Cieux, devant le Père céleste et l’armée innombrable des anges ? D’être inscrit dans le livre éternel des vivants ? D’être couronné d’une gloire indicible et d’être placé à Sa droite dans l’assemblée céleste et immortelle ? Et peut-il y avoir pire châtiment pour un homme de se voir renié par le Seigneur Christ et de L’entendre dire devant l’assemblée de tous les anges et de tous les peuples, et en présence du Père céleste : Je ne te connais pas, tu n’es pas à moi, tu ne figures pas dans le livre des vivants, éloigne-toi de moi ! Le fait qu’il soit indispensable de reconnaître et de confesser publiquement le nom du Seigneur Jésus, comme il est indispensable de croire de tout cœur en Lui, est mentionné par l’apôtre Paul : Si tes lèvres confessent que Jésus est Seigneur et si ton cœur croit que Dieu L’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Cela signifie que nous sommes tenus, de toute notre âme et de tout notre cœur, de confesser le Seigneur Jésus. Comme l’homme se compose de l’âme et du cœur, il est nécessaire que l’homme tout entier confesse Celui qui est venu sauver l’homme tout entier.