2 Samuel 11, 1-17+26-27

Dieu plein de miséricorde, l’exemple de David

Saint Cyrille de Jérusalem

Deuxième catéchèse, PdF 53-54, p. 47s

 

          Viens au bienheureux David et trouve en lui le type même de la pénitence. Ce grand roi a fauté ; comme après sa sieste, le soir, il déambulait sur sa terrasse, il ne surveilla pas ses regards, et une humaine aventure lui arriva. Totale est sa faute ; mais elle ne détruisit pas en lui la sagesse d’avouer son péché. Le prophète Nathan vint à lui, prompt censeur du péché et médecin de la blessure : Le Seigneur, dit-il, est irrité : tu as péché. Nathan parlait à un roi ; vêtu de pourpre, le roi ne s’en indigna pas, car il ne regardait pas celui qui parlait, mais celui qui l’avait envoyé. Voyant pour ainsi dire l’invisible, le roi fut pénétré de crainte. Il dit à son visiteur, ou plutôt à travers lui, il répondit à celui qui l’envoyait : J’ai péché contre le Seigneur. Tu vois le dessein d’abaissement chez un roi, tu vois son aveu. Son aventure s’était déroulée rapidement, le prophète avait surgi aussitôt en accusateur, et le coupable avoue son crime. La noblesse de son aveu lui valut une guérison très rapide. Le prophète Nathan, après avoir proféré ses menaces, dit aussitôt : Le Seigneur a pardonné ta faute. Tu vois le très rapide changement du père miséricordieux. Il avait dit pourtant : tu as déchaîné la colère des ennemis du Seigneur.

          Mais le bienheureux David, tout en ayant très bien entendu : le Seigneur a pardonné ton péché, tout roi qu’il était, ne demeura pas étranger à la pénitence. Il revêtit le sac au lieu de la pourpre, et au lieu de siéger sur le trône royal tout incrusté d’or, il s’assit sur la cendre et la terre, et il jeûna. La cendre ne fut pas seulement sa résidence, la cendre fut même sa nourriture, ainsi qu’il le dit lui-même : j’ai mangé la cendre en guise de pain (Psaume 101,10). On le pressait de prendre du pain, mais il n’écoutait personne. Il prolongea son jeûne durant toute une semaine.

          Si telle était la confession d’un roi, toi, simple particulier, ne dois-tu pas passer aux aveux ?