Matthieu 13, 44-52

« Le Royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ »

Saint Maxime le Confesseur

Centuries sur l’amour, Philocalie, tome 6, Bellefontaine, p. 72s

         

          Si le Christ demeure dans nos cœurs par la foi, selon l’apôtre, et si tous les trésors de la sagesse et de la connaissance sont cachés en lui, c’est donc que tous les trésors de la sagesse et de la connaissance sont cachés en nos cœurs. Mais ils se révèlent au cœur dans la mesure de la purification de chacun, cette purification que suscitent les commandements.

          Tel est le trésor caché dans le champ de ton cœur et que tu n’as pas encore trouvé, à cause de ta paresse. Car, si tu l’avais trouvé, tu aurais tout vendu et tu aurais acquis ce champ. Mais tu as laissé le champ et tu cherches autour de lui, là où ne se trouve rien d’autre que des épines et des ronces.

          C’est pourquoi le Sauveur dit : Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Ils le verront, ils verront les trésors qui sont en lui, quand, par l’amour et la tempérance, ils se seront purifiés. Et ils le verront d’autant plus qu’ils se seront purifiés davantage.

          C’est pourquoi, il dit encore : Vendez ce que vous avez, donnez-le en aumône, et voici que pour vous tout sera pur. Ceux-là cessent de s’occuper des choses du corps, mais ils s’appliquent à purifier de la haine et du désordre l’intelligence que le Seigneur appelle le cœur. Car ce sont ces choses qui, souillant l’intelligence, ne se permettent pas de voir le Christ demeurant en elle par la grâce du saint baptême. Purifie ton intelligence de la colère, du ressentiment, des pensées infâmes, et tu pourras alors connaître en toi la présence du Christ.

          Qui t’a éclairé de cette lumière qui te fait croire en la Sainte Trinité, consubstantielle et adorée ? Qui t’a donné de connaître l’incarnation d’une des personnes de la Trinité ? Qui t’a enseigné les raisons d’êtres incorporels, ou de la genèse et de la fin du monde visible, ou de la gloire du Royaume des cieux et du terrible jugement ? N’est-ce pas la grâce du Christ qui demeure en toi, cette grâce qui est le gage du Saint-Esprit ? Qu’y a-t-il de plus grand que cette grâce ? Qu’y a-t-il de meilleur que cette sagesse ou que cette connaissance ? Qu’y a-t-il de plus haut que ces promesses ? Mais si nous sommes inertes et négligents, si nous ne nous purifions pas nous-mêmes des passions qui nous souillent et qui aveuglent notre intelligence, pour devenir capables de voir plus clair que le soleil, les raisons de ces choses, ne nous ne prenons qu’à nous-mêmes, et gardons de nier la présence en nous de la grâce.