1 Rois 11, 1-4+26-43

Les moyens de perfection selon saint Alphonse

Père Théodule Rey-Mermet

Dans Alphonse de Ligori, pasteur et docteur, p. 295s

         

          L’art d’aimer Jésus Christ, saint Alphonse en précise cinq moyens pour aider à l’acquérir. Le premier moyen est le désir de la perfection : Ecoutez, dit-il à ce sujet, les enseignements de sainte Thérèse d’Avila, ils sont si beaux ! « Que nos pensées soient grandes, car c’est de là que viendra notre bien ; car nos désirs plaisent au Seigneur, comme si déjà ils étaient réalisés. »

          Le second moyen est la résolution. Notre première résolution doit être de faire tout sacrifice et d’être même disposés à mourir plutôt que de commettre un péché délibéré, si minime soit-il. La seconde résolution est de choisir en tout le plus parfait. Mettons-nous à l’œuvre, sans attendre demain.

          L’oraison mentale est le troisième moyen pour se sanctifier. Parce que sans elle, la lumière manque et l’on marche dans les ténèbres. Les vérités de la foi ne s’aperçoivent pas avec les yeux du corps, il y faut le regard de l’âme, c’est-à-dire la méditation. L’oraison, par contre, est la fournaise bénie où s’allume et s’alimente le feu du saint amour.

          « Oh ! Que de bienfaits on recueille dans l’oraison ! Là germent les saintes pensées, là jaillissent les sentiments pieux, là s’excite l’ardeur des bons désirs, là se forme la généreuse résolution d’être tout à Dieu. La fidélité à l’oraison amène à penser habituellement à Dieu. Qui aime vraiment, dit sainte Thérèse, aime en tout lieu, et il a son bien-aimé constamment dans son souvenir. Sans oraison mentale, point de prière. »

          Le quatrième moyen est la communion fréquente. Aucun sacrement n’enflamme autant les âmes de l’amour de Dieu. Sans communion, vos forces faiblissent  et vos fautes se multiplient ; vos fautes ne sont pas un obstacle à la communion. Plus on est malade, plus on a besoin de médecin et de remède. Ce pain céleste mérite que nous en soyons affamés.

          Le cinquième moyen, le plus nécessaire, est la prière. Oui, Dieu, bonté infinie, aspire à se communiquer : il est possédé d’un infini désir de rependre sur nous ses bienfaits. Mais il veut être prié. Aussi quand une âme fait monter vers lui sa prière, il en éprouve un tel contentement qu’il lui en témoigne pour ainsi dire sa reconnaissance. Prions avec une grande foi en la prière. La promesse est formelle : Demandez et vous recevrez…, s’il s’agit de grâces spirituelles.