2 Rois 11,1 – 12,1

Athalie

Père P. Renard

Dictionnaire de la Bible, tome I, 2, colonnes 1207-1208

         

          Athalie, fille d’Achab, roi d’Israël, et de Jézabel, épouse de Joram, roi de Juda. Fidèle à son éducation qui l’avait forcée à marcher dans les voies des rois d’Israël, c’est-à-dire dans l’idolâtrie, Athalie exerça la plus pernicieuse influence sur son époux et sur leur fils Ochosias, après qu’il eut succédé à Joram sur le trône de Juda et mérité l’épithète que lui donne le Saint-Esprit : la très impie Athalie. Ochosias ayant péri de mort violente après un an de règne, Athalie voulut régner après lui, et, cruelle autant qu’elle était ambitieuse, elle ne recula devant aucun forfait pour s’emparer du trône, jusqu’à faire mettre à mort tous ceux qui, après les exécutions sauvages de Jéhu, pouvaient, par leur origine, prétendre à la succession d’Ochosias. Elle put régner en paix. Mais cette paix fut plus funeste à Juda que la guerre la plus sanglante, car le règne d’Athalie ne fut qu’une série d’actes criminels : emploi sacrilège des matériaux du Temple et des objets du culte pour les mettre au service de Baal, profanations et dévastations du sanctuaire qui attirèrent la malédiction de Dieu sur le Royaume.

          Se croyant sans rival, Athalie abusait de son pouvoir, offensant à la fois Dieu et ses sujets, lorsqu’un jour son repos fut troublé par les cris de : Vive le roi !, que de son palais elle entendait retentir du côté du Temple. Ce roi était Joas, l’un des plus jeunes fils d’Ochosias, et âgé seulement d’une année lors du massacre de sa famille ; il avait été arraché à la mort comme par miracle et élevé secrètement dans le Temple sous les yeux du grand prêtre. Athalie, habituée à voir tout plier devant elle, se rendit en toute hâte au Temple avec ses gardes du corps qui durent, sur l’ordre du grand prêtre, rester dehors. Entrant seule sous le portique, Athalie fut stupéfaite en voyant, assis sur l’estrade qu’on élevait ordinairement pour présenter au peuple le roi après son sacre, un enfant de sept ans entouré de tous les responsables et recevant les acclamations de la foule tandis que les trompettes sacrées faisaient retentir des airs de joyeuses fanfares. Ce spectacle lui révéla la vérité, l’heure de la justice était arrivée. On l’emmena entre deux rangs de soldats hors de l’enceinte du Temple ; là, elle périt par l’épée, sans qu’aucune tentative, en sa faveur, ait été faite, soit par le peuple, soit par ceux qui avaient intérêt à la garder au pouvoir.