Ephésiens 5, 8-21
La mort de Jean Baptiste
Pères Jacques Nieuviarts et Jacques Schlosser
Dans Pierre Debergé, La Bible et ses personnages, p. 165s
De la mort de Jean Baptiste, nous ne savons que peu de choses, juste ce qu’en dit le témoignage des évangiles, ainsi qu’un passage assez long de Favius Josèphe. Josèphe insiste sur l’aspect politique de cette mort : Hérode avait peur de voir les Juifs qui se rassemblaient autour de Jean fomenter une révolte. Probablement la narration pittoresque que nous lisons en Marc est-elle une construction de l’évangéliste destinée à servir le projet de son évangile.
Le ministère du Baptiste s’est mal terminé. D’après le récit pittoresque et de genre plutôt légendaire de Marc (6,17-29), Antipas a fait jeter Jean en prison en raison des reproches que lui adressait le prophète à propos de sa vie privée. Nous connaissons mieux les faits par le récit assez circonstancié de Josèphe : Hérode Antipas, marié à une fille d’Arétas IV, roi des Nabatéens, projette de la répudier pour pouvoir épouser Hérodiade, la femme de son demi-frère. La princesse nabatéenne réussit à rejoindre son père, et celui-ci, prenant le prétexte de querelles de frontières, organise une campagne contre Antipas et lui inflige une sévère défaite. Cette défaite était interprétée par certains comme un châtiment : le ciel répondait à la façon dont Antipas avait traité Jean Baptiste en le mettant à mort pour éviter d’éventuels troubles politiques. Mais, il importe de le préciser, à la différence de Marc, l’historien juif n’établit aucun lien direct entre la suppression de Jean et les attaques de ce dernier à propos de ce mariage illégitime.
Du point de vue chronologique, poursuit Jaques Schlosser, le récit de Josèphe ne fournit que peu de données sûres. En fait, seules les dates de la défaite d’Hérode et de l’expédition punitive organisée par les Romains contre Arétas peuvent être précisées (36 et 36-37), non la date de la mort du Baptiste à la forteresse de Machéronte.