Sophonie 3, 8-20
Le Seigneur te renouvellera dans son amour
Saint Cyrille d’Alexandrie
Commentaire du prophète Sophonie
Réjouis-toi, fille de Sion ! Eclate en ovations, fille de Jérusalem ! A s’en tenir au sens historique, l’oracle annonce clairement la paix qui devait suivre le retour de Babylone. Oubliant ses anciens griefs, Dieu promet alors au peuple d’être avec lui et de le protéger.
Mais si l’on en vient au sens profond, l’oracle ordonne impérativement à Jérusalem d’être transportée de joie, d’exulter d’allégresse, de se réjouir avec toute l’ardeur de son cœur, puisque ses fautes sont supprimées, par le Christ évidemment. Car elle est justifiée dans le Christ et en lui seul, la véritable et sainte Sion, c’est-à-dire l’Eglise, la sainte multitude des croyants. Oui, nous sommes sauvés par lui et nous nous réfugions près de lui pour échapper aux coups de nos ennemis invisibles ; nous l’avons au milieu de nous, manifesté sous un aspect semblable au nôtre, lui, le Roi de l’univers, le Dieu Verbe issu du Dieu Père, par lequel nous ne voyons plus le malheur, c’est-à-dire par lequel nous nous trouvons délivrés de toute violence du mal.
Il est le Médiateur qui nous obtient la bienveillance divine, il est la Paix, le Rempart, le Donateur d’immortalité, le Dispensateur des couronnes. Il nous donne pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et pouvoir sur toute la puissance de l’Ennemi ; par lui, nous marchons sur la vipère et le scorpion, nous écrasons le lion et le dragon ; par lui, nous avons la belle espérance de l’incorruptibilité et de la vie, de l’adoption filiale et de la gloire ; par lui, nous ne verrons plus le malheur.
Et en faisant venir sur nous l’allégresse de l’Esprit-Saint, il nous a renouvelés par son amour. Alors le Christ a trouvé en nous sa joie et son allégresse comme en un jour de fête. Comment Dieu ne se réjouirait-il pas à notre sujet, lorsque nous sommes délivrés du péché, rendus plus forts que la mort et la corruption, devenus participants de l’Esprit et de la sainteté ?