Marc 1, 7-11

Qu’apporte la colombe ?

Saint Jean Chrysostome

Homélie XII sur saint Matthieu, Ichtus 8, Le Mystère de Noël, p. 265s

 

          Parut alors une colombe sur Jésus-Christ, afin qu’elle fût connue comme un doigt du ciel qui indiquât aux Juifs et à Jean que Jésus-Christ était Fils de Dieu. De plus, elle devait apprendre à chacun de nous qu’au moment du baptême, le Saint-Esprit descend en son âme, non plus sous une forme visible, parce que nous n’en avons plus besoin, et que la foi maintenant suffit seule, sans aucun miracle.

          Mais pourquoi, me direz-vous, le Saint-Esprit paraît-il sous la forme d’une colombe ? C’est parce que la colombe est douce et pure, et le Saint-Esprit, qui est un esprit de douceur et de paix, a voulu paraître sous cette figure. Cette colombe nous fait aussi souvenir d’un fait que nous lisons dans l’Ancien Testament. Lorsque toute la terre fut inondée par le Déluge, et tous les hommes en danger de périr, la colombe parut pour annoncer la fin du cataclysme ; elle parut avec un rameux d’olivier, apportant la bonne nouvelle du rétablissement de la paix dans le monde. Or tout cela était une figure de l’avenir. Les affaires des hommes étaient alors dans une condition bien pire qu’aujourd’hui, et le châtiment qu’ils avaient mérité, plus terrible. Il y a donc pour nous dans le souvenir de cette antique histoire, un motif de ne pas désespérer, puisque l’issue d’un état de choses si désespéré, fut une délivrance et un amendement. Mais ce qui se fit alors par le Déluge des eaux, opère aujourd’hui comme par un Déluge de grâce et de miséricorde. La colombe ne porte plus maintenant un rameau d’olivier, mais elle montre aux hommes celui qui va les délivrer de tous leurs maux, et elle nous marque les grandes espérances que nous devons recevoir. Elle ne fait point sortir de l’arche un seul homme pour repeupler la terre, mais elle attire toute la terre au ciel, et au lieu d’un rameau d’olivier, elle apporte aux hommes l’adoption des enfants de Dieu.