Genèse 41,56 – 42,26

« Vous serez mes témoins »

Histoire du martyr de saint Paul Miki et de ses compagnons

Histoire écrite par un de ses contemporains, Site IHS Jésuite

 

          Le même jour, souffrirent le martyr le scholastique Jean Soan de Goto, le frère coadjuteur Jacques Kasai, tous deux de la Compagnie de Jésus, ainsi que 23 autres, religieux et laïcs. Ils furent canonisés par Pie IX en 1982. Il y avait parmi eux Paul Miki, né au Japon en 1566, qui entra dans la Compagnie de Jésus, et prêcha l’Evangile à ses compatriotes avec des résultats remarquables.

            Après qu’ils eurent tous été fixés à la croix, ils montrèrent une constance admirable ; ils y étaient encouragés aussi bien par le Père Pasio  que par le Père Rodriguez. Le Commissaire de la Mission demeura toujours immobile, les yeux fixés vers le ciel. Le frère Martin rendait grâce à la divine bonté en chantant des psaumes et en y ajoutant le verset : In manus tuas, Domine. Le frère François Blanco rendait lui aussi grâce à Dieu d’une voix forte. Le frère Gonzalvez récitait d’une voix très forte le Notre Père et le Je vous salue, Marie.

            Notre frère Paul Miki, voyant qu’il se trouvait sur une chaire plus honorable qu’il n’en avait jamais eue, déclara qu’il était japonais, qu’il appartenait à la Compagnie de Jésus, qu’il mourait pour avoir annoncé l’Evangile, et qu’il rendait grâce à Dieu pour un si grand bienfait. Il ajouta : Parvenu à l’instant où je suis, je pense que personne parmi vous ne croira que je veuille déguiser la vérité. Aussi je vous déclare que la seule voie conduisant au salut est celle que suivent les chrétiens. Et puisque la foi chrétienne m’apprend à pardonner à mes ennemis et à tous ceux qui m’ont fait du mal, je pardonne volontiers au souverain et à tous les responsables de ma mort, et les prie de bien vouloir se faire baptiser.

            Puis, tournant les yeux vers ses compagnons, il se mit à les encourager dans ce dernier combat. La joie se lisait sur les visages de tous, particulièrement sur celui de Louis : comme un chrétien lui criait qu’il serait bientôt au paradis, il eut un geste des doigts et de tout le corps qui exprimait sa joie profonde et qui attira les regards de tous ceux qui le regardaient. D’autres, le visage paisible, répétaient : Jésus, Marie ; quelques-uns exhortaient ceux qui se trouvaient là à mener une vie digne d’un chrétien ; ils montraient par là qu’ils étaient prêts à mourir.

            Alors quatre bourreaux dégainèrent les lances dont se servent les Japonais. A cet horrible spectacle, tous les fidèles s’écrièrent : Jésus, Marie, et firent entendre jusqu’au ciel leurs pleurs de compassion. En très peu de temps, les bourreaux, d’un ou deux coups de lance, achevèrent les martyrs.