Esdras 4,1-5+24 – 5,5

Le zèle pour la maison de Dieu

Saint Augustin

Dixième Traité sur l’évangile de saint Jean, tome 71, BA, p. 571s

 

          Le zèle de ta maison me dévore : c’est par le zèle de la maison de Dieu que le Seigneur a chassé du Temple des vendeurs. Mes frères, que chaque chrétien, parmi les membres du Christ, soit dévoré par le zèle de la maison de Dieu.

          Le zèle de la maison de Dieu, ceux qui avaient été exilés en étaient dévorés à tel point qu’ils reconstruisirent le Temple de Dieu à Jérusalem ; envers et contre tous, ils persévérèrent dans la reconstruction et réussirent leur projet, tous animés d’un zèle immense.

          Qui est dévoré par le zèle de la maison de Dieu ? Celui qui fait en sorte que soit corrigé tout ce qu’il peut y voir de mal en lui, qui désire y apporter remède, qui ne prend pas de repos, et, s’il ne peut y remédier, supporte et gémit. Le bon grain n’est pas jeté hors de l’aire, il endure le voisinage de la paille afin d’entrer dans le grenier quand la paille aura été mise à part. Pour toi, tant que tu n’es pas dans le grenier, si tu es un bon grain, veille à ne pas être rejeté de l’aire, de peur d’être ramassé par les oiseaux, avant d’être recueilli dans le grenier. Car les oiseaux du ciel, les puissances de l’air se tiennent aux aguets pour enlever quelque chose de l’aire, mais qu’ils ne s’emparent que de ce qui en a d’abord été rejeté.

           Que tout chrétien soit dévoré du zèle de la maison de Dieu, Car aucune maison n’est plus véritablement ta maison que celle où tu obtiens le salut éternel. Tu entres dans ta maison pour un repos temporel, tu entres dans la maison de Dieu pour le repos éternel

          Ecoutez donc, mes frères, pour ne pas rester en repos, je vais vous donner un conseil, ou plutôt que celui qui habite en vous vous le donne, car, même s’il le donne par moi,    c’est lui qui le donne. Vous savez ce que, dans votre maison, chacun de vous doit faire avec un ami, un locataire, un client, un supérieur, un inférieur : selon que Dieu vous ménage l’entrée, selon qu’il ouvre la porte à sa parole, ne cessez pas de gagner des âmes au Christ, puisque vous-mêmes avez été gagnés par le Christ.