1 Timothée 4,1 – 5,2

« Ne néglige pas le don qui est en toi »

Saint Jean-Paul II

Exhortation apostolique Pastores dabo vobis, DC n° 2050, 24-25, p. 464s

 

          Vivez ce que vous accomplirez et conformez-vous au mystère de la croix du Seigneur. Telle  est l’invitation, la monition que l’Eglise adresse aux prêtres dans le rite de l’ordination. Le mystère, dont le prêtre est le dispensateur, c’est en définitive Jésus-Christ lui-même qui, dans l’Esprit, est source de sainteté et appel à la sanctification. Le mystère doit être au cœur de la vie du prêtre. Il exige donc grande vigilance et vive conscience. C’est encore le rite d’ordination qui fait précéder les paroles citées plus haut de la recommandation : Prenez bien conscience de ce que vous ferez. Déjà, Paul avertissait Timothée : Ne néglige pas le don spirituel qui est en toi. Le rapport entre vie spirituelle et exercice du ministère sacerdotal peut aussi trouver son explication à partir de la charité pastorale donnée par le sacrement de l’ordre. Le ministère du prêtre, précisément parce qu’il est une participation au ministère salvifique de Jésus-Christ, Tête et Pasteur, ne peut manquer de rendre présente sa charité pastorale qui est à la fois source et esprit de son service et du don de lui-même. Dans sa réalité objective, le ministère sacerdotal est amoris officium, selon l’expression de saint Augustin ; cette réalité objective se présente justement comme un fondement et comme l’appel d’un éthos correspondant, qui ne peut être que celui de l’amour. Cet éthos, et donc la vie spirituelle du prêtre, n’est autre que l’accueil de la vérité du ministère sacerdotal comme amoris officium dans la conscience et la liberté, et donc dans l’esprit et le cœur, dans les décisions et les actions.

          Il est essentiel, pour une vie spirituelle qui se développe dans l’exercice du ministère, que le prêtre renouvelle sans cesse et approfondisse toujours plus sa conscience d’être ministre de Jésus-Christ en vertu de sa consécration sacramentaire et de la configuration au Christ Tête et Pasteur de l’Eglise. Le prêtre est choisi par le Christ, non pas comme un objet, mais comme une personne ; il n’est pas comme un instrument inerte et passif, mais un instrument vivant, comme dit le concile, là où il parle de l’obligation de tendre à la perfection. Et c’est encore le concile qui présente les prêtres comme associés et collaborateurs d’un Dieu saint et sanctificateur.