2 Pierre 3, 11-18

Le développement de la personne humaine

Benoît XVI

La sainteté ne passe pas, p. 198s

 

          Jean Chrysostome se soucia d’accompagner par ses écrits le développement intégral de la personne, dans les dimensions physique, intellectuelle et religieuse. Les diverses phases de la croissance sont comparées à tout autant de mers d’un immense océan ! La première de ces mers est l’enfance. En effet, précisément au cours de ce premier âge, se manifestent les inclinations au vice et à la vertu. C’est pourquoi la Loi de Dieu doit être, dès le début, imprimée dans l’âme, comme sur une tablette de cire : de fait, c’est l’âge le plus important. Nous devons nous rappeler qu’il est fondamental qu’en cette première phase de la vie entrent réellement dans l’homme les grandes orientations qui donnent sa juste perspective à l’existence. Chrysostome recommande donc : Dès l’âge le plus tendre, fortifiez les enfants avec des armes spirituelles, et enseignez-leur à marquer le front avec la main.

            Viennent ensuite l’adolescence et la jeunesse : A l’enfance, suit la mer de l’adolescence où les vents soufflent avec violence, car en nous croît la concupiscence.

            Arrivent enfin les fiançailles et le mariage : A la jeunesse succède l’âge de la personne mûre, où se présentent les engagements de la famille : le temps est venu de chercher une femme. Il rappelle les objectifs du mariage, en les enrichissant, avec un rappel à la vertu de tempérance, d’un riche tissu de relations personnalisées. Les époux bien préparés barrent ainsi la route au divorce : tout se déroule avec joie et l’on peut éduquer les enfants à la vertu. Lorsque naît ensuite le premier enfant, celui-ci est comme un pont ; les trois deviennent une seule chair, car l’enfant réunit les deux parties et les trois constituent une famille, petite Eglise.

            La prédication de Chrysostome se déroulait habituellement au cours de la liturgie, lieu où la communauté se construit à travers la parole et l’eucharistie. L’assemblée réunie là exprime l’unique Eglise, la même parole est adressée en tout lieu à tous, et la communion eucharistique devient le signe efficace de l’unité. Son projet pastoral est inséré dans la vie de l’Eglise, dans laquelle les fidèles laïcs assument avec le Baptême la charge sacerdotale, royale et prophétique. Il dit au fidèle laïc : A toi aussi le Baptême fait de toi un roi, un prêtre et un prophète. C’est là que naît le devoir fondamental de la mission, car chacun est dans une certaine mesure responsable du salut des autres : Tel est le principe de notre vie sociale, ne pas s’intéresser seulement à nous. Le tout se déroulait entre deux pôles : la grande Eglise et la petite qu’est la famille, en relation réciproque.