Sur Néhémie 3,33 – 4,17
Les fortifications de Jérusalem jaillissent de terre

Henri Gaubert
La Renaissance d’Israël, V-IIIème siècles avant Jésus-Christ, p. 116s

Au discours de Néhémie, le peuple, dans un bel élan d’enthousiasme, donne son adhésion : Levons-nous et construisons !
Au fur et à mesure que s’élève la muraille protectrice de la ville, les rois des environs et les Samaritains s’inquiètent, s’agitent, deviennent menaçants : Qu’un chacal s’élance, dit l’un d’eux, et il renversera cet édifice de pierres. Mais voilà le rempart arrivé à mi-hauteur ! Sans plus attendre, les adversaires d’Israël forment le projet de tomber à l’improviste sur le dos des travailleurs judéens et de les massacrer. Mais les espions de Néhémie ont éventé le complot ; les Juifs, bien armés, attendent de pied ferme les assaillants. Devant cette attitude décidée, le gouverneur samaritain et ses divers comparses estiment que le mieux est de ne point risquer le combat.
Néhémie n’en reste pas moins sur le qui-vive. Il convient de se garder d’un raid ennemi, toujours à craindre. La fortification des remparts s’achèvera, ainsi, dans une atmosphère de camp retranché : la moitié des équipes travaillent sur les chantiers, l’autre moitié, la lance ou l’arc à la main, casque en tête, cuirasse bouclée sur la poitrine, se tient prêtre à entrer en action à la moindre alerte. Sur les échafaudages, les ouvriers conservent leur épée attachée à la ceinture. Les manœuvres eux-mêmes, chargés des gros transports, sont armés d’un poignard. Et un sonneur de cor doit éventuellement donner l’alarme, afin de réunir toutes les forces sur tel ou tel point particulièrement menacé. En fait aucune attaque ne se produira : les ennemis de Juda ne sauraient être assimilés à des foudres de guerre !
Sur les murailles de la Ville, le travail se poursuit avec zèle, de l’aurore à l’apparition des étoiles. Le soir, les équipes restent à l’intérieur de la citadelle. Ni moi, relate Néhémie dans son rapport, ni mes frères, ni mes gens, ni les hommes de garde qui me suivaient, ne quittions nos vêtements, chacun gardant son arme à droite…
Il a suffi de cinquante-deux journées de travaux, rondement menée, pour terminer la réfection des remparts.