Sur 1 Corinthiens 1,18 – 2,3 ou 1 Corinthiens 4,1-16
Toutes les églises ne sont qu’une

Tertullien
Des prescriptions, 20-21

Ce que le Seigneur était, ce qu’il avait été, quelle volonté de son Père il servait, quelles actions il réclamait des hommes, il l’a enseigné lui-même tandis qu’il était sur terre, soit publiquement, soit à ses disciples en particulier. Parmi ces derniers, il en a choisi qu’il s’est attaché plus étroitement pour les envoyer prêcher parmi les nations. L’un d’entre eux s’étant retranché de leur nombre, il commanda aux onze autres, lors de son retour au Père après sa résurrection, d’aller enseigner les nations afin de les baptiser dans le Père, le Fils, et l’Esprit-Saint.
Aussitôt les Apôtres, dont le nom signifie envoyés, choisirent par le sort Matthias comme douzième à la place de Judas, selon la prophétie contenue dans un psaume de David : Que ses jours soient écourtés, qu’un autre prenne sa charge (108,8). Ils reçurent, avec la force promise de l’Esprit-Saint, le don des miracles et des langues. D’abord en Judée, ils témoignèrent de la foi en Jésus-Christ, et y instituèrent des Eglises. De là, ils partirent à travers le monde pour répandre parmi les nations le même enseignement et la même foi. Ils fondèrent dans les villes des Eglises auxquelles les autres Eglises ont emprunté la bouture de la foi et la semence de la doctrine qu’elles continuent de leur emprunter chaque jour à mesure qu’elles se forment. Pour cette raison, elles comptent elles-aussi parmi les Eglises apostoliques dont elles sont les filles.
Tout se réfère nécessairement à son origine. C’est pourquoi les Eglises, dont le nombre est si grand, ne forment qu’une seul Eglise : la première que les apôtres ont fondée est la source de toutes. Ainsi toutes, elles sont premières, et toutes apostoliques, car toutes ne sont qu’une. Leur unité se manifeste par la paix de leur communion, la dénomination de frères et les liens de l’hospitalité. Et rien d’autre ne régit cette manière de vivre que la tradition unique d’une même révélation.
Quelle fut la prédication des apôtres ? Quelle révélation le Christ leur a-t-il faite ? Je dirai qu’on ne doit pas chercher à le savoir autrement que par ces mêmes Eglises que les apôtres ont personnellement fondées en leur prêchant tant de vive voix que par leurs écrits. Si cela est encore vrai, il est incontestable que toute doctrine que s’accorde avec ces Eglises apostoliques, mères et sources de la foi, doit être considérée comme vraie parce qu’elle contient ce que les Eglises ont reçu des apôtres, les apôtres du Christ, et le Christ de Dieu.