1 Corinthiens 1,18-2,5 ou Ephésiens 4,1-16
Saint Barthélemy
Pape Benoît XVI
La sainteté ne passe pas, p. 175s

Dans la série des Apôtres appelés par Jésus au cours de sa vie terrestre, c’est aujourd’hui l’Apôtre Barthélemy qui retient notre attention. Dans les antiques textes des Douze, il est toujours placé avant Matthieu, alors que le nom qui le précède varie. Son nom est clairement un patronyme ; il s’agit probablement d’un nom d’origine araméenne, Bar Talmay, qui signifie précisément Fils de Talmay.
Nous ne possédons pas d’informations importantes sur Barthélemy, il ne se trouve au centre d’aucun récit. Cependant, il est traditionnellement identifié avec Nathanaël, nom qui signifie Dieu a donné. Ce Nathanaël provenait de Cana ; il est possible qu’il ait été témoin du grand signe accompli par Jésus en ce lieu. L’identification des deux personnages est probablement motivée par le fait que ce Nathanaël, dans la scène de vocation rapportée par l’évangile de Jean, est placé à côté de Philippe, c’est-à-dire à la place qu’occupe Barthélemy dans les listes des Apôtres rapportées par les autres Evangiles. Philippe avait dit à ce Nathanaël qu’il avait trouvé Celui dont parle la Loi de Moïse et les Prophètes, c’est Jésus, fils de Joseph, de Nazareth. Comme nous le savons, Nathanaël lui opposa un préjugé plutôt grave : De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? Cette sorte de contestation est, à sa façon, importante pour nous. En effet, elle nous fait voir que, selon les attentes de Juifs, le Messie ne pouvait pas provenir d’un village aussi obscur, comme l’était Nazareth. Cependant, dans le même temps, elle met en évidence la liberté de Dieu qui surprend nos attentes en se faisant trouver précisément là où nous ne l’attendrions pas. D’autre part, nous savons qu’en réalité Jésus n’ait pas exclusivement de Nazareth, mais qu’il était né à Bethléem, et qu’en définitive il venait du ciel, du Père qui est aux cieux.
L’épisode de Nathanaël nous inspire une autre réflexion : dans notre relation avec Jésus, nous ne devons pas seulement nous contenter de paroles. Philippe, dans sa réponse, adresse une invitation significative à Nathanaël : Viens et tu verras ! Notre connaissance de Jésus a surtout besoin d’une expérience vivante : le témoignage d’autrui est bien sût important, car généralement, toute notre vie chrétienne commence par une annonce qui parvient jusqu’à nous à travers un ou plusieurs témoins. Mais nous devons ensuite personnellement participer à une relation intime et profonde avec Jésus ; de manière analogue, les Samaritains, après avoir entendu le témoignage de leur concitoyenne, que Jésus avait rencontré près du puits de Jacob, voulurent parler directement avec Lui : Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l’avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde !