Sur Siracide 51, 1-12
Louange à Dieu dans sa bonté

Saint Augustin
Discours sur le psaume 104, in Discours sur les Psaumes, tome II, p. 543s

Le psaume 104ème est le premier de ceux qui portent l’inscription : Alleluia. Ce mot, ou plutôt ces deux mots signifient «louange à Dieu». Aussi le psaume commence-t-il ainsi : Confessez Dieu, invoquez son nom. Or, le mot confessez doit s’entendre d’une confession de louanges, comme cette parole du Christ : Je Te confesse, Seigneur du ciel et de la terre. Après la louange vient en effet l’invocation, renfermant tous les désirs de celui qui prie. De là vient que l’oraison dominicale commence par une très courte louange : Notre Père qui es aux cieux ; viennent ensuite les demandes. De là vient que nous lisons dans un autre psaume : Nous Te confessons, Seigneur, nous Te confessons et nous invoquerons ton nom. Voilà qui est marqué plus clairement ailleurs : En louant le Seigneur, je l’invoquerai, et je serai délivré de mes ennemis. De même ici : Confessez le Seigneur, invoquez son nom, ce qui revient à dire : Louez le Seigneur et invoquez son nom. Le Seigneur exauce en effet celui qui invoque, si cette invocation est une louange, et c’est une louange quand il voit que c’est un acte d’amour. Et en quoi le Seigneur exige-t-il qu’un bon serviteur lui témoigne de l’amour, sinon dans cette recommandation : Pais mes brebis. C’est pourquoi le psaume ajoute : Annoncez ses œuvres parmi les nations ; ou plutôt, selon la force du grec, conservée dans quelques traductions : Evangélisez mes œuvres parmi les nations. A qui peuvent s’adresser ces paroles, sinon aux évangélistes d’une manière prophétique ?
Célébrez-le dans vos chants et sur le psaltérion ; c’est-à-dire dans vos paroles et dans vos œuvres. Le chant vient de la voix, c’est la main qui touche le psaltérion. Racontez toutes ses merveilles, glorifiez-vous dans son saint nom. La première partie désigne cette louange qu’on chante en l’honneur de Dieu en racontant ses merveilles ; la seconde les bonnes œuvres faites en l’honneur de Dieu, sans vouloir tirer d’une bonne œuvre la moindre louange pour sa propre vertu. Que ceux qui prennent le psaltérion en l’honneur de Dieu n’affectent point de faire leurs bonnes œuvres devant les hommes afin d’être vus ; que leurs bonnes œuvres éclatent devant les hommes, non point pour être vus, mais afin qu’à la vue de vos bonnes œuvres, ils glorifient le Père qui est dans les Cieux.