Sur 1 Rois 1, 11-35 . 2, 10-12

L’onction de Salomon

Père Jean Steinmann

David, roi d’Israël, p. 143s

 

David n’était plus qu’un agonisant dont les jours étaient comptés. Adonias, son fils ainé, voulut précipiter les évènements et forcer le destin en cherchant à organiser, à la suite d’une fête religieuse, son propre couronnement. Bethsabée et Nathan, inquiets de ces évènements,  réussirent à circonvenir le roi et lui demandèrent de tout faire pour donner l’onction royale à Salomon. La demande était très habile : Bethsabée lui montre combien elle-même et son fils sont en danger et elle lui rappelle son serment : tout mettre en œuvre pour que Salomon lui succède. La vieille femme avait parfaitement raison de prétendre que son fils ne survivrait pas au couronnement d’Adonias, et elle se montre elle-même en danger pour émouvoir le vieillard. Pour appuyer sa demande, une mise en scène avait été combinée avec Nathan : celui-ci fit irruption dans le palais et demanda à voir le roi ; il fut admis en sa présence, tandis que Bethsabée se retirait. Avec habileté, le prophète s’étonna de n’avoir pas été mis au courant par le roi  d’une cérémonie où Adonias devait recevoir l’onction royale.

David donna ses ordres pour que l’onction royale soit conférée à Salomon, séance tenante. Il n’était pas question de se rendre à Aïn Rogel. Qu’importe ! La cérémonie aurait lieu à la source de Gihon, là d’où était parti Joab pour pénétrer dans la citadelle de Jérusalem. C’était un lieu sacré, comme toutes les sources. Salomon y fut accompagné par le prêtre Sadoq, le prophète Nathan, la garde des Preux et des mercenaires philistins commandée par Benayaou. Le futur roi monta sur la mule de David.

Arrivé à la source, il reçut, de Sadoq, l’onction de l’huile sainte conservée près de l’Arche, onction qui faisait de lui le chef religieux, militaire et politique d’Israël, le grand prêtre et le roi, vicaire de Dieu. Puis il offrit un sacrifice. Aussitôt il fut acclamé. Pour rentrer au palais par les rues grimpantes de l’Ophel, il remonta sur la mule royale. Sur le passage du cortège, la foule alertée manifestait un enthousiasme débordant. Le nouveau roi fit son entrée solennelle au palais, s’installa sur le trône royal. Aussitôt tous les responsables dans la ville et les fonctionnaires de la cour vinrent se prosterner devant lui et lui prêter serment d’allégeance.