sur 2 Samuel 7, 1-25

L’eau et le bois, symboles du baptême et de la croix

 

Saint Césaire d’Arles

Le saint prophète Elie d’après les Pères de l’Eglise, p. 293s

 

Voyons, frères, en quel endroit le bienheureux Elie a rencontré la veuve. Elle est sortie de Sarepta afin de puiser de l’eau et de ramasser du bois. Voyons donc la signification de l’eau et celle du bois. Nous savons bien que, pour l’Eglise, ces deux choses sont à la fois familières et nécessaires. Voici d’ailleurs ce qui a été écrit : Il sera comme un arbre planté près du cours des eaux. Car le bois représente le mystère de la Croix, l’eau le sacrement du baptême.

Elle est donc sortie ramasser deux morceaux de bois. Voici en effet ce qu’elle répondit au bienheureux Elie quand il lui demandait à manger : Aussi vrai que le Seigneur est vivant, je n’ai qu’une poignée de farine et un peu d’huile dans un vase ; je sors ramasser deux morceaux de bois, et je ferai à manger pour moi et pour mon fils, puis nous mangerons et nous mourrons. Cette veuve est le type de l’Eglise, le fils de la veuve est la figure du peuple chrétien. Ainsi, à la venue d’Elie, la veuve est sortie ramasser deux morceaux de bois.

Remarquez, frères, qu’elle ne dit ni trois morceaux de bois, ni quatre, ni un seulement, mais elle voulut ramasser deux morceaux de bois. Ce sont deux morceaux de bois qu’elle ramasse, parce que, dans la figure que représente Elie, elle recevait le Christ ; elle voulait ramasser deux morceaux de bois parce qu’elle désirait connaître le mystère de la Croix. En effet, la Croix de Notre Seigneur le Sauveur fut composée de deux morceaux de bois ; aussi était-ce deux morceaux de bois que ramassait la veuve, parce que c’est en celui qui pendit à ces deux morceaux de bois que devait croire l’Eglise. Cette veuve dit donc : Je ramasse deux morceaux de bois pour faire à manger pour moi et pour mon fils, puis nous mangerons et nous mourrons. C’est vrai, frères, personne ne pourra croire au Christ crucifié, s’il ne meurt à ce monde, car quiconque veut dignement manger le Corps du Christ doit nécessairement mourir aux choses passées et vivre pour celles à venir.