1 Corinthiens 1,18-2,5 ou Ephésiens 4,1-16

Saint Barthélemy

 

Père Amédée Brunot

Saints et saintes de l’Evangile, p. 106s

 

De la vie de l’apôtre saint Barthélemy, nous ne connaissons précisément que sa rencontre avec le Seigneur, et cette mise en route pour l’aventure qui dure toujours, mais comme nous aimons nous y attarder et la méditer !

L’invitation d’un ami : pâle encore de son long carême et de sa lutte contre le roi des ténèbres, Jésus, suivi d’une demi-douzaine d’hommes qu’il vient d’arracher à eux-mêmes, à leur famille, à leurs habitudes pour les convier à une merveilleuse pureté , s’apprête à quitter les bas-fonds du Jourdain pour gagner la bourgade galiléenne de Cana.

Les premières étincelles du feu de l’Esprit ont déjà saisi et brûlé cette poignée de jeunes gens. Or il est dans la nature du feu de se propager. Comment ces jeunes garderaient-ils en eux le foyer et le secret qui les soulève ? L’un d’eux, Philippe, rencontre une connaissance de Cana, et lui dit : Celui dont il est parlé dans la Loi de Moïse et les Prophètes, nous l’avons trouvé ! C’est Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth. Le renseignement est précis ; Nathanaël, qui s’appellera aussi Barthélemy, connaît bien ce charpentier de bourg voisin de Nazareth. Et si Jésus et Marie sont aujourd’hui invités à une noce de Cana, c’est qu’ils y sont déjà venus à plusieurs reprises, peut-être invités par les familles des futurs époux, dans la bourgade qui n’est qu’à huit kilomètres de Nazareth, sur la route du Lac.

On devine le haussement d’épaules de Nathanaël ! A qui fera-t-on croire qu’un fils d’artisan et qui plus est de Nazareth, ce bourg sans passé, est le Messie glorieux ? Du moins qu’on sache qu’un homme de Cana n’attend rien de sensationnel d’un homme de Nazareth ! De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? Philippe ne lâche pas la prise : ce pêcheur du lac a la qualité maîtresse des pêcheurs, la patience : il sait attendre. Il est aussi un réaliste, il sait que les faits ont infiniment plus d’efficacité que les discours. Aussi ne discute-t-il pas avec Nathanaël, mais, simplement, il lui dit ces mots qui seront la devise de tous les apôtres qui succèderont à Philippe et à Barthélemy : Viens et vois. N’est-ce pas la bonne méthode : le contact immédiat ne vaut-il pas mieux que toutes les palabres et toutes les démonstrations ?