Sur Osée 14, 2-10

Images du bonheur à venir

Cardinal John-Henry Newman

Sermon : Religion plaisant to the Religious

 

Dieu est le Tout-Puissant, le Très-Haut, le Très-Saint. Il habite l’éternité et, comparés à lui, nous ne sommes que des vermisseaux.

Il est le Dieu d’amour ; il nous a tous amenés à l’existence, parce qu’il a trouvé de la joie à s’entourer de créatures heureuses : il nous a donc créés innocents, saints, droits et heureux. Et lorsqu’Adam fut tombé dans le péché, et ses descendants après lui, il n’a cessé dès lors de nous supplier de revenir à lui, Source de tous biens, par un repentir sincère : « Revenez ! Revenez ! dit-il ; pourquoi vouloir mourir ? Par ma vie, je ne prends pas plaisir à la mort du méchant. Pouvais-je faire pour ma vigne plus que je n’ai fait ? »      Ce grand Dieu condescend à nous inviter à venir à lui : Goûtez et voyez, dit le psaume, comme est bon le Seigneur ! Heureux l’homme qui met sa foi en lui.

Cette excellence des dons du Seigneur, le désir qu’ils suscitent, sont des points que la Sainte Ecriture met sans cesse devant nos yeux. C’est ainsi que le prophète Isaïe parle d’un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. Et le prophète Osée déclare : Moi, le Seigneur, je serai pour Israël comme la rosée, il fleurira comme le lys, il étendra ses racines comme les arbres du Liban. Ses jeunes pousses vont grandir, sa beauté sera comme celle de l’olivier, son parfum comme celui de la forêt du Liban. Ils reviendront s’asseoir sous son ombre, ils revivront comme le blé, et pousseront comme la vigne.

Vous le voyez : toutes les images de ce qui est agréable et doux dans la nature se trouvent rassemblées pour évoquer le charme et la douceur des dons de grâce que Dieu nous fait. Comme le vin donne vie et comme le pain fortifie, comme l’huile est exquise et le miel doux, les fleurs odorantes, la rosée rafraîchissante et le feuillage ravissant, ainsi, et beaucoup plus encore, les dons de Dieu dans l’Evangile donnent vie et force ; et comme il est naturel de trouver satisfaction et bonheur dans ces dons du monde visible, ainsi il est tout à fait naturel d’être enchanté et ravi par les dons du monde invisible. N’est-ce pas un privilège et une bénédiction de goûter et de voir combien le Seigneur est bon !

         Oh ! Oui ! La part qui me revient fait mes délices, j’ai même le plus bel héritage !