Fête de la dédicace de la cathédrale de Tarbes, 3° lecture

 

Sur Matthieu 16, 13-19

Qui es-tu ?

Saint Augustin

Sermons au peuple, 1er série, sermon 183, OC 18, p. 35s

 

Dans l’évangile de ce jour, vous avez vu que Notre Seigneur Jésus Christ lui-même a demandé à ses disciples ce qu’on pensait du Fils de l’homme, c’est-à-dire de Lui. Aussi lui rapportèrent-ils les différentes opinions  des hommes à son sujet. Les uns disaient, c’est Jean Baptiste, les autres Elie, les autres Jérémie ou l’un des prophètes. Ceux qui partageaient ou qui partagent encore ces opinions ne voient rien en Jésus Christ au-delà de l’homme. Or, s’ils ne voient en lui que l’homme, ils ne connaissent pas véritablement Jésus-Christ ! S’il n’est qu’un homme, et rien de plus, ce n’est pas Jésus-Christ. Vous donc, reprend le Sauveur, que dites-vous que je suis ? Pierre répond seul au nom de tous les autres : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.

Voici une véritable profession de foi, une profession de foi pleine et entière. En effet, il nous faut ici réunir ces deux témoignages : celui que le Christ se rend à lui-même, et celui que Pierre rend au Christ. Quel témoignage le Christ se rend de lui-même ? Que dit-on que soit le Fils de l’homme ? Quel témoignage Pierre, à son tour, rend à Jésus-Christ ? Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Réunissez ces deux témoignages, et vous avez le Christ incarné. Jésus-Christ a fait connaître de lui la nature qui est la plus humble ; Pierre confesse en Jésus-Christ la nature qui est la plus sublime. L’humilité a rendu témoignage à la vérité, et la vérité à l’humilité, c’est-à-dire l’humilité de l’homme a confessé la vérité de Dieu, et la vérité a confessé l’humilité de l’homme. Que dit-on que soit le Fils de l’homme ? Je confesse ce que je me suis fait pour vous ; toi, Pierre, confesse celui qui vous a créés. Or, celui qui confesse que Jésus-Christ est venu dans la chair, confesse par là même l’incarnation du Fils de Dieu. Que quelqu’un nous dise maintenant s’il confesse réellement que le Christ s’est incarné ; s’il admet l’incarnation du Fils de Dieu, il admet par là-même l’incarnation du Christ. S’il nie que le Christ soit le Fils de Dieu, il ne connaît pas le Christ ; il nomme l’un pour l’autre, mais ce n’est pas le Christ lui-même. Qu’est-ce, en effet, que le Fils de Dieu ? Nous demandions, il n’y a qu’un instant : Qu’est-ce que le Christ ? Et on nous répondait : C’est le Fils de Dieu. Demandons maintenant : Qu’est-ce que le Fils de Dieu ? Voici ce qu’est le Fils de Dieu : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu : il était au commencement en Dieu. Que réponds-tu à ce témoignage ?