Sur Isaïe 51,17 – 52,2.7-10

« Ton Dieu règne »

 

Père Franco Festorazzi,

Le Dieu qui vient, AS 10, p. 20s

 

La joyeuse nouvelle est adressée à Israël en exil. A deux reprises le texte hébreu répète qu’il s’agit d’un messager de bonnes nouvelles, qui leur donne à entendre un message de paix et de salut. La traduction grecque du premier terme euangélizoménou (l’évangélisateur) attire l’attention. La signification religieuse et eschatologique (annonce du salut futur) qu’il prend chez Isaïe fonde directement l’espérance qui aboutira à l’Evangile qu’est Jésus Christ.

             Une des expressions les plus audacieuses de la Bible pour décrire la présence efficace du Dieu vivant se trouve dans le Cantique de Moïse : Dieu est un guerrier. Les traductions les plus anciennes elles-mêmes, notamment la Septante, ont cherché à adoucir cette appellation, non sans réduire ainsi sa force et sa vivacité originales, ni sans supprimer un exemple typique de l’adaptation totale de la révélation de Dieu à la mentalité des destinataires contemporains.

Cette attitude de Dieu, non moins qu’à son désir d’unir les tribus et son habitation dans le campement comme dans la terre conquise, sont les premiers signes de la royauté de Dieu sur Israël. Dieu règne est une expression typique de l’Ancien Testament qui s’est renforcée au cours de l’histoire et était utilisée dans le culte.

Or l’histoire ancienne et la célébration du culte, surtout dans la perspective des prophètes, deviennent le cadre de ce qui doit arriver. Les derniers temps y sont en effet décrits comme l’intronisation royale de Dieu dans sa majesté glorieuse. Le Deutéro-Isaïe surtout se charge de cette annonce. Voilà pourquoi il est important de relever la nature et l’ampleur de ce règne qu’une lecture chrétienne rapproche immédiatement de la première proclamation de Jésus : Les temps sont accomplis, le Royaume de Dieu est tout proche : repentez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle.