Jean 10, 11-18

Le bon Pasteur

Père Léopold Sabourin

Les noms et les titres de Jésus, p. 75

        Le quatrième évangile se plaît à présenter le Christ comme celui qui accomplit toutes les figures : nouveau Jacob, nouveau Temple, nouveau Moïse, véritable lumière du monde, source d’eau vive, vrai berger, vraie vigne.

       Le discours symbolique du bon Pasteur entremêle des traits paraboliques et des applications allégoriques. La pointe de la similitude se dégage clairement : Jésus est le bon berger, un thème qui semble avoir été suggéré par la conduite des chefs de la synagogue envers l’aveugle-né. Le bon Pasteur de la parabole se distingue de tous les autres pasteurs par son dévouement extrême : Il pose sa vie pour ses brebis, selon la traduction littérale du texte qui évoque le sacrifice du Serviteur souffrant. Pour Jean, la mort et la glorification de Jésus procurent la vie aux hommes.

       Les brebis, ajoute la parabole, connaissent le bon Pasteur et sont connues de lui. Dans la théologie johannique, en effet, la connaissance joue un rôle important : connaître est presque un synonyme de croire. Du point de vue biblique, celui-là seul connaît vraiment, qui a expérimenté une présence de l’être connu et, en conséquence, tend vers lui par amour : La vie éternelle c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et ton envoyé, Jésus Christ.

Jésus Christ est l’unique Pasteur des hommes, le grand Pasteur des brebis, le chef des Pasteurs. Pierre écrira à un groupe de convertis : Vous étiez égarés comme des brebis, mais à présent vous êtes retournés vers le pasteur et le gardien de vos âmes. Avant son départ, Jésus confia à Pierre la charge d’être sur la terre le représentant visible du vrai Pasteur et des brebis. Un de ses principaux soucis doit être de garder dans l’unité du bercail le troupeau que Jésus avait réuni par sa mort, selon la prédiction de Caïphe : Il ne dit pas cela de lui-même, mais, en qualité de grand prêtre, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation, et non seulement pour la nation mais encore pour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés.

          La figure du bon Pasteur est un réconfort pour tout homme, pour tout croyant en un être supraterrestre qui dirige les destinées humaines. Elle se revêt de traits divers selon les croyances religieuses et selon les conditions de vie. Elle est une réponse aux soupirs de l’angoissé comme aux transports du bienheureux : Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien.