La lettre de saint Jacques

Pape Benoît XVI

La sainteté ne passe pas, p. 83s

L’information la plus ancienne sur la mort de Jacques nous est offerte par l’historien Flavius Josèphe. Dans ses Antiquités Juives, rédigées à Rome vers la fin du premier siècle, il nous raconte que la fin de Jacques fut décidée sur une initiative illégitime du Grand Prêtre Anan, fils de Anne cité dans les évangiles ; Anan profita de l’intervalle entre la déposition de Festus, un procurateur romain, et l’arrivée de son successeur, Albinus, pour décréter la lapidation de Jacques en 62.

Au nom de ce Jacques, est liée la Lettre qui, dans le Nouveau Testament, porte son nom. Il s’agit d’un écrit très important qui insiste beaucoup sur la nécessité de ne pas réduire sa propre foi à une simple déclaration verbale ou abstraite, mais à l’exprimer concrètement par des œuvres de bien. Entre autres, cette lettre nous invite à la constance dans les épreuves joyeusement acceptées, à la prière confiante pour obtenir de Dieu le don de la sagesse, grâce auquel nous parvenons à comprendre que les véritables valeurs de la vie ne se trouvent pas sans les richesses passagères, mais plutôt dans le fait de savoir partager ses propres biens avec les pauvres et les indigents.

Cette lettre nous montre un christianisme très concret et pratique. La foi doit se  réaliser dans la vie, surtout dans l’amour du prochain et notamment dans l’amour des pauvres. C’est dans ce cadre que doit être également lue la phrase célèbre : Comme le corps qui ne respire plus est mort, la foi qui n’agit pas est morte.

A la fin de la Lettre, saint Jacques nous exhorte à nous abandonner entre les mains de Dieu dans tout ce que nous accomplissons, en prononçant toujours les paroles : Si le Seigneur le veut bien. Il nous enseigne ainsi à ne pas présumer de planifier notre vie de manière autonome et intéressée, mais à laisser place à la volonté insondable de Dieu, qui connaît ce qui est véritablement bon pour nous. Ainsi, saint Jacques demeure aujourd’hui encore un maître de vie pour chacun de nous.