Marc 5, 21-43

« Elle toucha son vêtement »

Ephrem de Nisibe

Commentaire de l’Evangile concordant, SC 121, p. 139

       Louange à Toi, Fils d’une substance cachée, parce que, par les plaies cachées et les tourments d’une femme affligée d’un flux de sang, ta guérison cachée était annoncée, et les gens voyaient la divinité invisible à travers une femme visible. Tandis que le Fils guérissait, sa divinité apparaissait et la guérison de la femme atteinte d’un flux de sang manifestait sa foi. Elle faisait de lui l’objet de sa prédication, mais elle était en même temps prêchée avec lui ; vérité et héraut de la vérité étaient ensemble proclamés. De même que cette femme était témoin de sa divinité, il était, lui, témoin de sa foi.

       La femme lui a donné sa foi en gage, et, en récompense, il lui a donné la santé. La foi de la femme ayant été publique, sa guérison fut prêchée ouvertement. Parce que la puissance du Fils avait brillé et qu’elle l’avait magnifié, les médecins et leurs remèdes furent confondus. Il apparut combien la foi dépassait l’art, et la puissance cachée les remèdes visibles. Avant que ne soit exposées les pensées de la femme, Notre Seigneur les a connues, alors qu’on croyait qu’il ne connaissait même pas cette personne. Elle avait interrogé les disciples qui cherchaient un prétexte pour la mépriser ; mais le Seigneur ne permit pas à ses disciples de la mépriser. Il semblait ne pas savoir puisqu’il demanda qui l’avait touché ; il était pourtant conscient des choses secrètes, lui qui ne l’a guérie qu’à cause de sa foi en Lui. Il a vu d’abord la foi cachée de la femme, ensuite il lui a accordé une guérison manifeste. S’il voyait une foi invisible, combien plus une humanité visible !

       Bien que, pour des raisons d’utilité, Notre Seigneur se fut présenté comme non informé de choses évidentes, cependant, par cette attitude même, il démontra sa prescience qui lui faisait connaître les choses secrètes. Comment ? Mais par la parole de Pierre : Les foules t’entourent de tous côtés, te pressent, et tu dis : Qui m’a touché ? Simon indiquait à Notre Seigneur que toute la foule le touchait, et Notre Seigneur indiqua à Simon qu’une seule parmi tous l’avait touché. Tous le touchaient à cause de la bousculade des foules : une seule cependant, pressée de douleurs, l’avait réellement touché. Simon avait voulu indiquer à Notre Seigneur combien les gens le touchaient, mais Notre Seigneur montra à Simon la foi qui l’avait touché.