Esdras 4,1-5 + 24 –  5,5

Camaldoli et l’ordre des Camaldules

Pierre Riché

Histoire des saints et de la sainteté chrétienne, tome 5, p. 231

              N’en déplaise à la tradition camaldule, saint Romuald n’a jamais été un fondateur d’ordre : il n’a créé que des ermitages ponctuels, faisant partie intégrante de la famille bénédictine, et celui de Camaldoli ne fait pas exception à la règle. On ignore la date exacte de la fondation de l’ermitage de Saint-Sauveur de Camaldoli, établi vers 1012 en Toscane, sur les terres d’un certain Maldulus (Campus Malduli, d’où serait venu Camaldoli). Cette fondation n’est d’ailleurs expressément attribuée à Romuald que par une interpolation d’origine camaldule, insérée dans le texte de sa biographie, alors que Pierre Damien n’en faisait pas mention. Quoi qu’il en soit, l’existence de l’ermitage est attestée en 1027 par une donation de l’évêque Théobald d’Arezzo au prieur Pierre Dagnin, peu après la mort de Romuald.

       En 1072, une bulle du pape Alexandre II confirme les biens et privilèges de Camaldoli, qui est rattaché directement au Saint-Siège. L’ordre des Camaldules est formellement constitué par une bulle du pape Pascal II, datée du 4 novembre 1113, qui reconnaît au prieur de l’ermitage sa situation de chef d’ordre séparé de la famille bénédictine. L’ordre connaît une grande extension du XIIème au XVIIIème siècle. A la fin du 18ème et tout au long du XIXème, l’ordre des Camaldules est durement atteint par les spoliations de la Révolution, les guerres de l’Empire, puis les troubles de l’unité italienne.

       En 1935, le pape Pie XI institue la congrégation des moines et ermites camaldules de l’ordre de saint Benoît, issue de la fusion de divers regroupements ; comme au Moyen-Age, cette congrégation est gouvernée par le prieur de l’ermitage Saint-Sauveur de Camaldoli, le siège de cette congrégation a été étable à Frascati. Au début du XXIème siècle, elle compte près de 200 membres, des moines et des moniales, répartis en une dizaine de monastères, plus quelques d’ermitages, sur quatre continents, dont un ashram, en Inde.