Zacharie 14, 1-21

Le sacrifice en commun

Saint Didyme l’Aveugle

Sur Zacharie, SC 58, p. 1081s

              Tous ceux qui accomplissent un  sacrifice de justice et qui offrent un sacrifice de louange viendront vers Celui qu’ils adorent et à qui ils rendent un culte, afin de le glorifier, suivant l’invitation qu’il leur en a fait. Car il a dit : Le sacrifice de louange me glorifiera ».

       Ils viendront les uns vers les autres, dans une volonté unanime, pour accomplir ensemble les fonctions du sacerdoce ; ils puiseront dans les chaudrons sacrés qui sont disposés en cercle autour de l’autel de manière qu’on y fasse cuire la viande des victimes, comme nous l’avons déjà dit. Et puisque la raison et une spéculation savante président à l’accomplissement des rites concernant les chaudrons en question, à bon droit ceux-ci sont appelés coupes.

       Car cette espèce d’objet symbolise la parole, comme l’indique le Cantique des cantiques. L’épouse, en effet, imaginant en elle-même la beauté et le charme de celui qu’elle aime passionnément, dit : Ses joues sont comme des coupes de parfum qui se répandent en bonne odeur. La joue manifeste la parole qui, comme une source, coule et répand des parfums.

       Quand cette mystique adoration spirituelle sera accomplie par ceux qui viennent offrir spirituellement leurs sacrifices en faisant cuire dans les chaudrons sacrés des viandes, comprises selon la signification spirituelle, des veaux et des béliers, il n’y aura plus de Cananéen dans la maison du Seigneur tout-puissant en ce jour-là.

       Car le débauché, au sens spirituel, est un Cananéen, il est chassé de la Maison du Seigneur tout-puissant de façon à n’y plus reparaître. L’apôtre Paul, accomplissant cette parole, écrit à l’Eglise de Corinthe : on entend dire partout qu’il y a chez vous un cas d’inconduite et d’inconduite telle qu’on ne la trouve même pas chez les païens : l’un de vous vit avec la femme de son père ! Et bien, celui-là fut chassé de l’assemblée des fidèles pour qu’après s’être rendu compte de la gravité du mal où il était arrivé volontairement, il reçut le salaire de sa faute. Celui qui se convertit, qui renonce à sa conduite honteuse peut être admis à nouveau, s’il le désire, dans la maison du Seigneur.