2 Pierre 2, 9-22

Etre chrétien

Otto Knoch

La deuxième épître de Pierre, p. 63s

        L’auteur de la seconde lettre de Pierre nous donne un aperçu  de ce que c’est, pour lui, que d’être chrétien. Etre chrétien, c’est se libérer des pièges et des souillures du monde déchu, entrer en communauté par la foi au Christ, c’est-à-dire de le reconnaître comme Seigneur et Sauveur, et se diriger d’après sa volonté, qui est sainte et qui sanctifie ceux qui lui obéissent.

       D’après cela, la foi est en même temps connaissance et précepte, connaissance de Dieu et du monde tirée de la révélation de Jésus-Christ, et aptitude à mener une vie droite qui plaise à Dieu. Cette foi apparaît donc comme une « voie de justice », « voie droite », « voie du salut ». La foi en l’annonce de l’Eglise, l’obéissance à ses prescriptions, la fidélité à la Parole de Dieu  dans la tradition, seules ces vertus donnent à l’homme ce qu’il recherche : connaissance de la vérité, et liberté vraie.

       Mais la fausse liberté induit en erreur et asservit. Ce paragraphe décrit cette réalité et le résultat de l’orgueil blasphématoire et de la fausse liberté, par un certain nombre d’images : les fontaines, qui au temps de la sécheresse, ne donnent pas d’eau ; les nuages qui apparemment apportent la pluie, mais, en réalité, n’en offre que l’illusion ; l’homme qui quitte la voie droite ; la folie de Balaam, que la sagesse d’un âne confondit ; le guerrier vaincu, réduit en esclavage ; le bétail sans intelligence qui se laisse allécher ; les rets du péché dans lesquels on se prend ; la souillure sur les vêtements ; et finalement l’image impressionnante des animaux impurs ; le chien et le porc qui ne se plaisent que dans la fange. Parce qu’ils sont enfants de malédiction, leur fin, c’est la damnation. Bilan impressionnant, issu du souci pastoral et de l’expérience de la foi, et destiné à parer au naufrage, et à préserver des hommes nombreux de la fausse liberté.