Siracide 14,20 – 15,10

« Voilà ce cœur qui a tant aimé les hommes… »

Sainte Marguerite-Marie

Vie par elle-même, La grande apparition, juin 1975, p. 92-93

 

       Etant une fois devant le Saint-Sacrement, un jour de mon octave, le reçus de mon Dieu des grâces excessives de son amour, et me sentis touchée du désir de quelque retour, et de lui rendre amour pour amour. Il me dit :

       « Tu ne m’en peux rendre un plus grand qu’en faisant ce que je t’ai tant de fois demandé ». Alors, me découvrant son divin cœur : « Voilà ce cœur qui a tant aimé les hommes, qui n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes par leurs irrévérences et par leurs sacrilèges, et par les froideurs et le mépris qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour. Mais ce qui m’est encore le plus sensible est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi. C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi après l’octave du Saint-Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon cœur, en communiant ce jour-là et en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps où il était exposé sur les autels. Je te promets aussi que mon cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur et qui procureront qu’il lui soit rendu »

Et répondant à cela que je ne savais comment pouvoir accomplir ce qu’il désirait de moi depuis tant de temps, il me dit de m’adresser à son serviteur qu’il m’avait envoyé pour l’accomplissement de ce dessein. Et l’ayant fait, il m’ordonna de mettre par écrit ce que je lui avais dit touchant le Sacré-Cœur de Jésus Christ, et plusieurs autres choses qui le regardaient pour la gloire de Dieu, lequel me fit trouver beaucoup de consolations dans ce saint homme, tant pour m’apprendre à correspondre à ses desseins que pour me rassurer dans les grandes craintes d’être trompée, qui me faisaient gémir sans cesse. Le Seigneur l’ayant retiré de cette ville pour l’envoyer à la conversion des infidèles, je reçus ce coup avec l’entière soumission à la volonté de Dieu, qui me l’avait rendu si utile pendant le peu de temps qu’il avait été ici. Et lorsque seulement j’y voulus réfléchir, il me fit d’abord ce reproche : « Eh quoi ! Ne te suffis-je pas, moi qui suis ton principe et ta fin ? » Il ne m’en voulut pas davantage pour lui tout abandonner, puisque j’étais assuré qu’il aurait soin de me pourvoir de tout ce qui me serait nécessaire.